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Paru en 1870, le roman de Nikolaï Leskov (1831-1895), est un écrivain et journaliste russe.  À couteaux tirés décrit, sur fond de trame policière, la décomposition d’une société au bord de ce que Leskov a appelé « un cataclysme inéluctable ». Déjà Léon Bakst, lors de la révolution de 1905, illustrait dans son tableau Terror Antiquus la chute imminente de l’Empire. Mais le cataclysme inéluctable prédit par Leskov sera la révolution de 1917 que Dostoïevski annoncera également dans son roman Les Démons.

Par l’acuité de son observation, Leskov apporte un éclairage singulier sur le nihilisme d’une époque qui, sous sa plume, rappelle étrangement la nôtre.

La traduction de ce roman méconnu, maudit dès sa parution, longtemps interdit par la censure soviétique et découvert depuis peu dans l’édition russe, comble assurément une lacune dans notre connaissance à la fois de l’histoire et de la littérature russes.

C’est une œuvre à plusieurs strates et dont la clef est une vision du monde qui décèle, dans les convulsions du présent, les prémisses de l’avenir. Cet avenir est celui de notre monde, dont la faillite trouve sa source dans une transmutation des valeurs analogue à celle que Leskov a décryptée dans son roman.

Gérard Conio traducteur et préfacier de l’ouvrage.

Il est professeur émérite de l’Université de Nancy, agrégé de lettres modernes, auteur d’un doctorat de 3e cycle Sources françaises et références occidentales dans la poésie russe de 1892 à 1930 et d’un doctorat d’Etat Crise des valeurs et renouvellement des modes d’expression dans la vie culturelle russe de 1892 à 1930.

Après plusieurs années de lectorat dans les universités de Lodz, Alma-Ata, Odessa, Bratislava, il enseigne à l’université de Besançon puis de Nancy II où il est responsable de la section de russe et de serbo-croate.

En librairie à partir du 16 février.

Éditions des Syrtes

980 pages, 28€