Décés à Montreux du fils de Vladimir Nabokov

Dimitri Nabokov chez lui à Montreux (devant le protrait de son père),

passionné d’alpinisme, de sports automobiles,

Il a édité des œuvres inédites de son père Vladimir Nabokov, “C’est comme si mon père apparaissait et me disait ‘Publie-le !‘”

Il lutta dès la fin des années 70 pour  faire publier le dernier manuscrit sur lequel son père, Vladimir Nabokov travaillait durant les deux dernières de sa vie, de 1975 à  1977.“The Original of Laura”, se composant de 138 fiches écrites au crayon, i l imaginait le lire à haute voix à un petit auditoire, dans un jardin clos.

Fiches de bristol de “The Original of Laura.

Mais, dans ses carnets, écrit à l’hopital, il ajoutait  une note curieuse à la postérité : “Peut-être en raison de mes quintes de toux, l’histoire de ma pauvre Laura eut moins de succès avec mon auditoire qu’elle en aura, je l’espère, avec des critiques intelligents lorsqu’elle sera convenablement publiée“. Il avait souhaité qu’on les brûle à sa mort s’il n’avait pas achevé son manuscrit. “Fallait-il le brûler, comme l’avait demandé Vladimir Nabokov avant sa mort ?”

Ouvrage que Dimitri, son fils, peut resumer d’une phrase : “Dying can be fun (Mourir peut être amusant)“.

Dimitri Nabokov est né en 1934 de l’union de son père à Berlin avec Véra Slonim  (née àSaint Petersbourg décédée le 5 janvier, 1902 –montreux  7 avril, 1991) , Ils ont quitté l’Allemagne en 1936 pour s’installer à Paris.

Dimitri Nabokov et ses parents à Paris.

Son père Vladimir Nabokov est né à Saint-Pétersbourg le 10 avril du calendrier julien/22 avril 1899, et il est mort à Montreux (Suisse) le 2 juillet 1977 d’un oedème du poumon.

Célèbre ecrivain qui disat: “Je suis un écrivain américain, né en Russie et formé en Angleterre où j’ai étudié la littérature française avant de passer quinze années en Allemagne“.

Maison natale à Saint Petersbourg, rue bolchaia Morckaia N°47

Issu d’une famille aristocratique russe, le jeune Nabokov reçoit une solide éducation. Dès sept ans, il parle l’anglais et le français, aidé par ses gouvernantes étrangères et « le voisinage d’une bibliothèque de dix mille ouvrages ».
Nabokov vit une enfance heureuse. Son père, Vladimir Dmitrievitch Nabokov (1869-1922), est un homme politique libéral, élu à la première Douma russe, puis ministre du gouvernement Kerensky après la chute du tsar en 1917.

La famille Nabokov s’exila à Berlin à la Révolution , rejoignant une  importante communauté de Russes exilés. il est envoyé en Angleterre, de 1919 à 1923, ou il  étudie les lettres françaises et russes à Trinity College, Cambridge. En 1923, diplômé de Cambridge, il s’installe à Berlin.

Il y publie quelques nouvelles et poèmes dans le journal Roul, il effectue divers petits boulots,  donnant des cours d’anglais, de tennis, fait de la traduction, de la figuration, un peu de théâtre, des échecs, compose des mots croisés (en russe). L’assassinat de son père par des monarchistes russes, puis la montée du nazisme, poussent Nabokov (avec son épouse et don fils),  à quitter l’Allemagne en 1936 pour s’installer à Paris, ou il écrit une nouvelle en français : Mademoiselle O. Puis il se rend en Angleterre ou, Nabokov écrit pour la première fois un roman en anglais – un tournant majeur de sa carrière d’écrivain : La Vraie Vie de Sebastian Knight (1941).
Son  roman, Machenka, lui vaut un début de célébrité parmi les émigrés russes d’Angleterre. Les premières œuvres de Nabokov sont toutes écrites en russe, Nabokov n’ayant jamais appris l’allemand. Devenant un écrivain russe reconnu, certains de ses textes sont déjà traduits :Chambre obscure quiparaît en français en 1934.
Son œuvre russe s’achève sur Le Don, c’est certainement un roman majeur sur la création littéraire.

Nabokov part ensuite vivre aux États-Unis, où il enseigne à l’université Cornell. Naturalisé américain en 1945. La publication de Autres Rivages, un récit de ses souvenirs d’enfance, lui vaut une première reconnaissance littéraire.
La consécration vient ensuite avec le succès de Lolita en 1955, description passionnée des États-Unis et un chef-d’œuvre de poésie en prose. Nabokov publie ensuite Feu pâle (1961), autre texte majeur.

Lolita publié pour la première fois à Paris en 1955
dans sa version originale, et en 1959 en français.

En 1959, il s’installe en Suisse, dans un hôtel de Montreux, où il demeure jusqu’à sa mort. Il adapte alors ses premiers romans en russe dans des versions anglaises, souvent avec le soutien de son fils Dimitri.

Le premier amour de Vladimir Nabokov s’appelait Tamara.
La femme avec qui il vécut cinquante-deux ans, qui fut également sa muse,
sa traductrice, sa première lectrice, s’appelait Vera.
Ses filles de papier eurent pour nom Lolita, Ada, Machenka…
et la toute dernière, Laura ….

Vladimir Nobokov et Véra en 1966 à Montreux.

Après trente ans d’hésitation et contre la volonté de son père, qui souhaitait que s’il n’avait pas achevé d’écrire cet ouvrage, on devait le bruler. Dmitri Nabokov, a décidé d’éditer le roman The Original of Laura,. Sorti en novembre 2009 aux États-Unis et au Royaume-Uni, il a été traduit et publié en France chez Gallimard en avril 2010, dans la collection « Du monde entier », sous le titre L’Original de Laura (C’est plutôt drôle de mourir).


Le texte français de Maurice Couturier est surmonté, sur chaque page, de la reproduction en fac-similé de chacune des fiches où apparaît le manuscrit original en anglais, avec une introduction de Dmitri Nabokov.

Tombe des Nabokov à Montreux (Suisse).