Exposition

“MYSTÈRE de L’ICÔNE”

Léonide Alexandrovitch Ouspensky (1902-1987)

5 décembre 2017 au 27 janvier 2018

 

Première exposition consacrée à l’œuvre de Léonide Ouspensky, l’initiateur du renouvellement de l’art sacré et du retour à l’icône traditionnelle au XXième siècle.

Grâce à lui, par son enseignement, d’abord – il a des élèves dans le monde entier – puis par ses écrits – son ouvrage fondamental, La théologie de l’icône dans l’Eglise Orthodoxe est traduit dans un grand nombre de langues – ensuite par sa création picturale, l’art liturgique de l’Eglise Orthodoxe tout entière a retrouvé la splendeur inhérente à son authentique théologie mystique.
De l’œuvre picturale, certains aspects sont moins connus, comme les images réalisées pour l’Orthodoxie occidentale, d’autres en revanche le sont mieux mais trop partiellement. Il faut aussi rappeler l’œuvre sculptée ainsi que le travail sur métal repoussé auquel il consacra les premiers efforts de sa vie ecclésiale.

Léonide Ouspensky (Леонид Александрович Успенский, Leonid Aleksandrovitch Ouspenski) est un iconographe et iconologue orthodoxe, né en Russie 1902 à Golaya Snova (aujourd’hui Golosnovka) région de Voronej, il est décédé à Paris en 1987.

 À partir de 1918 il combattit dans l’armée rouge , avant d’être fait prisonnier en 1920, et d’être évacué par l’Armée blanche de Sébastopol à Gallipoli puis d’être envoyé en Bulgarie, où il fit divers travaux dont celui de mineur, jusqu’en 1926. Suivant des recruteurs français, il signa un contrat avec les usines Schneider du Creusot et arriva en France en 1926. Victime d’un accident en travaillant dans les hauts-fourneaux,  il se rend à Paris où il trouva du travail dans une usine qui fabriquait des pièces de bicyclettes.

En 1929, il suivit parallèlement les cours de l’Académie de peinture qui venait d’être fondée par Tatiana Lvovna Soukhotina, fille de Léon Tolstoï, et où enseignaient des peintres renommés, comme Nicolas Milliot et Constantin Somov. Il y fit la rencontre de Georges Ivanovitch Kroug (le futur moine et célèbre iconographe Grégoire), avec lequel il allait se lier d’amitié jusqu’à la mort de ce dernier. Il militat pour l’implantation de l’Orthodoxie en France par l’utilisation du français comme langue liturgique. Il s’y lia particulièrement avec Vladimir Lossky et les fères Kovalevsky, .

Lorsque vint l’Occupation, les autorités allemandes mobilisèrent L. Ouspensky pour travailler en Allemagne. Il déserta et mena une vie clandestine, ce qui lui donna la possibilité de se consacrer entièrement à la peinture et à la restauration d’icônes, ainsi qu’à la sculpture sur bois et sur pierre et à l’art du métal repoussé dans le style iconographique.

Père Gégoire, Georges Ivanovitch Kroug, (1907 Saint Petersbourg – 1967 Paris)

Avec le moine Grigory (Krug), il participa à la décoration intérieure des fresques et icônes de l’église des Trois-Saints Docteurs à Paris rue Pétel, dans le VXème, dont il était l’un des fondateurs depuis 1931. En 1942, il épousa Lydia Alexandrovna Miagkov, qui allait être désormais pour lui un fidèle soutien.

Église des Trois-Saints Docteurs, rue Pétel, Paris XV°

À la fin de 1944, il devint l’un des fondateurs del’Institut thélogique de Saint Denis  , professeur de peinture d’icônes où il y enseigné là jusque dans les années 1980. En 1948, Ouspensky publia une petite brochure en français, expliquant la nature de l’icône : L’Icône, quelques mots sur son sens dogmatique.

La Vierge de Kazan,  L. Ouzpensky

En 1952 il publia, en collaboration avec V. Lossky, Le sens des icônes, édité en Suisse simultanément en allemand et en anglais. Il écrivit aussi un article sur l’Église et l’icône orthodoxes pour l’encyclopédie allemande [Symbolisme des religions].

Christ en Gloire, L. Ouspensky

Le cours d’iconologie que dispensait Ouspensky servirent de base au livre La Théologie de l’icône qui fut édité par l’Exarchat en 1960 en français, puis en anglais à New York en 1977.

Les années suivantes, Ouspensky compléta ce cours par des articles qui parurent dans le Messager de l’exarchat du patriarche russe en Europe occidentale.

L’originalité des icônes d’Ouspensky est d’avoir fait des icônes modernes qui rendaient l’abîme des siècles dans le moment présent. Elles étaient imprégnées de tout ce qui les avait précédées, mais elles étaient actuelles, à la fois immédiates et immémoriales.

On ne trouve pas cet esprit dans les icônes russes actuelles qui semblent souvent des reconstitutions dont la spontanéité, la vie, cette sève qui monte jusqu’à nous depuis les racines de l’arbre, sont souvent absentes. Elles sont « bien peintes » et bien dorées. Les gens choisissent leur style : byzantin, quatorzième siècle, dix-septième siècle… 

Léonide Ouspensky est décédé dans la nuit du 11 au 12 décembre 1987. Il est enterré au cimetièrede Sainte Geneviève des Bois.

LISTE DES MANIFESTATIONS RELATIVES À L’EXPOSITION OUSPENSKY 
DU 5 DÉCEMBRE 2017 AU 14 JANVIER 2018

* PROJECTION DU FILM DE NATALIA SERGUEEVA:

Léonide Ouspenky, l’histoire de la transfiguration et de l’amour”.
Леонид Успенский. История преображения и любви.

Tous les mercredi, jeudi et samedi, au 2ème étage du Diocèse, à 16h30:
Les 6, 7, et 9 décembre 2017; les 13, 14, et 16; les 20, 21, et 23; les 27, 28, et 30.
Les 3, 4, et 6 janvier; les 10, 11 et 13 janvier 2018.

* CONFERENCES

 Mardi 12 décembre 2017, à 20h au 2ème étage du Diocèse:

Marie Chantal Savinkov
Chef de chœur, spécialiste en anthropologie sociale, iconologie:
” Ouspensky, passeur de la Tradition”
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Mardi 19 décembre 2017 à partir de 15h,dans l’auditorium du Centre:

Archiprêtre Nicolas Ozoline
Professeur d’histoire de l’art chrétien et d’iconologie; doyen émérite de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint Serge:
L’actualité de l’iconologie de Léonide Alexandrovitch Ouspensky”

Grégoire Aslanoff
Historien de l’art au CNRS; chargé de l’enseignement d’iconologie à l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge:
” Un aspect méconnu de l’œuvre de L. A. Ouspensky : présentation des rares peintures et dessins profanes conservés”

Anne Philippenko
Restauratrice d’icônes et de tableaux; peintre d’icônes et professeur d’iconographie:
” Léonide Ouspensky, mon professeur”
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Entre le 7 et le 12 janvier 2018
( la date précise sera communiquée ultérieurement):

Xénia Muratova
Historienne d’art; professeur émérite des universités françaises; Président du Centre international d’études “Pavel Muratov”:
” Ouspensky et l’icône en exil”

 

Centre Culturel et Spirituel Orthodoxe Russe

1 quai Branly, 75007,  Paris