ACER-MJO

Hommage à Jean Morozov

Dimanche 16 décembre à 16h

Jean Morozov (Ivan Vassiliévitch) est né le 14 août 1919 à Davydov Konets (Estonie),  fut pendant près de 30 ans un pilier de l’ACER mais aussi de l’orthodoxie en France, secrétaire général de l’ACER, directeur des éditions YMCA-PRESS et de la librairie des Éditeurs Réunis, rédacteur de la revue Vestnik ВЕСTНИК РСXД (Messager de l’ACER), enseignant à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et membre du conseil diocésain.

Il se plongeat dans l’activité bouillonnante de l’ACER des régions Baltes, fondée à l’initiative de Jean Lagovsky, dont le but était « de faire croitre la libre et haute soumission au Christ qui se transforme en filiation » luttant contre les idées du bolchevisme. Jean savait qu’il existait à Paris un Institut de théologie et son rêve était de partir y étudier afin de revenir ensuite dans sa patrie et d’y servir en tant que prêtre.

 Il arriva à Paris en 1938 et intégra l’Institut de théologie Saint Serge.  « Vania impressionnait les autres étudiants ainsi que les professeurs par son esprit de réflexion, son amour passionné pour la pensée religieuse russe, et sa passion pour tout ce qui pouvait l’aider à résoudre les questions théologiques et philosophiques les plus profondes qui le préoccupaient », déclarait le protopresbytre Alexis Kniazeff.

À l’automne 1942, en pleine occupation allemande de Paris, il termina une thèse en théologie dont le sujet était « La liberté de la créature » et qu’il présenta au père Serge Boulgakov. Il fut reçu au titre de « candidat » ès théologie et fut diplômé de premier rang.

La crise politique internationale de l’époque l’empêcha de retourner auprès des siens, il resta en France en tant qu’apatride. En mai 1966, il reçut la nationalité française tout en restant inexorablement russe dans son âme.

Il prit le poste de psaltiste dans l’église N.D. des Affligés, rue de la Tour à Paris, dont le recteur était le hiéromoine Sylvestre (Владика Сильвестp Ченчански). Le 19 novembre 1944, il épousa Alexandra Bourda et eurent trois enfants.

En 1945, le père Basile Zenkovsky, président de l’ACER, lui proposa le poste de secrétaire général, qu’il accepta. Il relança divers cercles d’étude ainsi que les congrès du mouvement.

En 1948, il fut la cheville ouvrière de l’acquisition par l’ACER aidé de la paroisse de la Présentation de la Vierge au Temple, de la maison du 91 rue Olivier de Serres à Paris qui devint le siège du mouvement et le lieu où toutes les activités de l’ACER se concentrent encore jusqu’à aujourd’hui. Jean relança l’organe de presse de l’ACER, le Vestnik ВЕСТНИК РСКД (Messager de l’ACER) et il en fut le premier rédacteur de la période de l’après-guerre.

© Archives paroisse de la Présentation de la Très Sainte Mère de Dieu au Temple à Paris

À partir des années 1950, entouré d’une solide équipe composée de Cyrille Eltchaninoff, de Georges Demidov et du père Alexis Kniazeff, il devint le directeur des camps de l’ACER et le resta jusqu’en 1972. L’été, à Saint Théoffrey (Isère), lui-même lisait à l’auditoire attentif des chapitres des livres d’Alexandre Soljenitsyne, avant même leur parution : « Le premier cercle », « le pavillon des cancéreux » « l’archipel du Goulag ». Très populaire auprès de la jeunesse .

Jean Marozov sous la direction de W. P. Soubotine, créa à l’ACER un groupe théâtral amateur,un spectacle était donné dans la grande salle des fêtes d’Issy-les-Moulineaux, événement théâtral en langue russe, réunissant près de 700 spectateurs.

En 1953, Jean fut nommé par le comité international d’YMCA à la tête de la maison d’édition russe YMCA-PRESS à Paris, rue Saint-Didier dans le 16e arrondissement de Paris. Jean Morozov organisa le déménagement dans un local plus grand et mieux placé: 11 rue de la Montagne Sainte-Geneviève dans le 5e arrondissement. Les grands auteurs de la littérature russe classique et moderne, des livres sur l’histoire et la civilisation russe, sur la pensée philosophique et la théologie orthodoxe y furent édités.

Lorsque la maison d’édition commença à éditer en russe les œuvres d’Alexandre Soljenitsyne elle connut une réputation mondiale. En 1962, le père Basile Zenkovsky, président de l’ACER avant son décés, confia à Jean le mouvement : « Surtout continuez le travail de l’ACER ».

Sur l’avis de ses médecins, en 1972 il dut réduire son rythme de travail et il mit un terme à toutes ses fonctions au sein de l’ACER.  Il resta responsable de la maison d’édition, YMCA-PRESS et continua d’enseigner à l’Institut de Théologie Saint Serge.

Le 6 novembre 1978, Jean Morozov décéda tragiquement. Par sa vie pleine de bonté, d’honnêteté, de foi profonde et de dévouement à la cause de l’ACER, Jean Morozov a incarné l’idéal que l’ACER propose à ses membres, « l’ecclésialisation de leur vie », c’est-à-dire de vivre de façon créatrice à la lumière de l’expérience et de l’enseignement de l’Église.

Maison de l’ACER-MJO

91 rue Olivier de Serres, 75015 Paris.

Métro: Porte de versailles