La grande ballerine Maïa Mikhaïlovna  Plissetskaïa

nous a quittés, légende vivante de la danse.

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Danseuse exceptionnelle surnommée la « Diva de la danse ». Elle est prima ballerinina assoluta   du Bolchoï en 1962 , artiste du peuple de l’URSS Maïa Mikhaïlovna Plissetskaïa, est décédé le 2 mai, en Allemagne, d’une crise cardiaque à l’âge de 89 ans. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances profondes et sincères à la famille, les amis et tous les fans de la grande ballerine russe.

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Maïa Mikhaïlovna Plissetskaïa, la célèbre danseuse russe mondialement connue, est née à Moscou le 20 novembre 1925 dans une famille de l’intelligentsia, Maïa Plissetskaïa est scolarisée à Barentsburg sur l’île norvégienne de Spitzberg, où son père, Mikhaïl Plissetski, travaille comme ingénieur dans les mines de la concession russe et il remplissait également la charge de Consul Général.

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En 1932, Maïa danse pour la première fois dans un opéra de Dargomygskogo, la « Petite sirène », et la petite fille y connait son premier grand succès, car elle danse magnifiquement. En 1934, la famille retourne chez elle à Moscou, et Maya entre à l’école de danse et chorographie dans la classe d’une célèbre ballerine du Bolchoï, Evgueni Dolinskoi.

Maïa n’a que 12 ans lorsqu’en 1937 son père est arrêté et que sa mère Rachel Messerer (1902-1993), actrice de films muets, ainsi que son jeune frère Azari agé de sept mois  (aujourd’hui maître de ballet au Béjart Ballet de Lausanne), sont déportés au Kazakhstan dans un goulag pour “épouses d’ennemis du peuple”. En 1938, son père Michail Pliszetski est fusillé sur les ordres de Staline. Maya est élevée par sa tante maternelle Sulamith Messerer, étoile du Ballet du Bolchoï, qui doit se battre pour que sa nièce ne soit pas confiée à un orphelinat. Paradoxalement, c’est ce qui permettra à Maya de débuter sa carrière de ballerine en bénéfiant de l’enseignement de sa tante, et également de celui son oncle, Assaf Messerer, l’un des meilleures pédagogues de l’école de danse du Bolchoï.

 En 1943, Maia termine ses études et rejoint le Bolchoï où elle restera jusqu’en 1990. Mais contrairement à beaucoup de jeunes ballerines, elle ne fera jamais partie d’un corps de ballet.

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Photo officielle de Maïa Plissetskaïa au Bolchoï.

Elle est nommée première ballerine tout de suite après l’obtention de son diplôme. Ses cheveux roux et son allure saisissante, en font une personnalité pleine de glamour, aussi bien sur scène qu’en dehors la scène. On la reconnait pour la longueur de ses bras (par exemple lors de son interprétation d’Odette dans « Le Lac des Cygnes »), la hauteur de ses sauts, la souplesse de son dos, la puissance technique et l*élégance de sa danse et pour son charisme. Elle a tenu des rôles pleins de profondeur : Odette – Odile dans « Le Lac des Cygnes » (1947), Aurore dans « La belle au Bois Dormant » (1961), Karmen « Karmen » .

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En 1958, on lui rend hommage en tant qu’Artiste du Peuple Soviétique. Cette même année, elle épouse le jeune compositeur Rodion Shcedrin.

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Maïa Plissetskaïa et son époux Rodion Chtchedrine.

Plus tard, lorsque Galina Ulanova quitte la scène, Maya est nommée « prima ballerina assoluta » du Bolchoï. Elle joue la princesse Tverskaya dans la version soviétique d’ «Anna Karenina ». En 1971, son mari écrit un ballet sur ce même thème, et Maïa y tient le rôle principal.

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En 1972 sur une scène à Paris.

 A partir de 1980, Maïa et son mari passent davantage de temps à l’étranger. Elle dirige à l’Opéra Ballet de Rome et au Ballet National Espagnol. Elle est l’auteur d’un livre de mémoires Moi , Maïa Plissetskaya traduit en dix langues.

“Je suis née à Moscou. Au royaume de Staline. Puis j’ai vécu sous Kroutchev, Brejnev, Andropov,Tchernenko, Gorbatchev, Eltsine… Et j’aurai beau faire, jamais je ne renaîtrai une seconde fois.
Vivons notre vie… Et je l’ai vécue. Je n’oublie pas ceux qui ont été bons pour moi.
Ni ceux qui sont morts, broyés par l’absurde. J’ai vécu pour la danse.
Je n’ai jamais rien su faire d’autre. Merci à cette nature grâce à laquelle j’ai tenu bon,
je ne me suis pas laissé briser, je n’ai pas capitulé. ” Extrait de son livre mémoire.

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Si les tournées du Bolshoi rendirent Maïa célèbre dans le monde , c’est en France qu’elle connu ses plus grands succès.

A l’âge de 65 ans, elle met fin à sa carrière de soliste, mais danse encore pour Béjart à l’âge de 70 ans dans « Ave Maïa », écrit pour elle par le chorégraphe, qu’elle interprêtera au Kremlin agée de 80 ans. Elle est invité aussi du Ballet National de Marseille, le Ballet de Nancy, la Biennale de Lyon et de la plupart des festivals de danse majeurs.

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Maïa Plissetskaïa et Maurice Béjart.

Le gouvernement de la République française lui rend hommage en la faisant Chevalier dans l’Ordre des Arts et lettres en 1984 et Chevalier de la Légion d’honneur en 1986.

Elle est aujourd’hui encore reconnue comme un monstre sacré du ballet.

Maïa Plissetskaya vivait entre l’Allemagne ( Munich où elle résidait avec son époux le compositeur Rodion Shchedrin ), et la Lituanie d’où sa famille maternelle est originaire.

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