“La Relation de la Moscovie en l’année 1731, par le duc de Liria, ambassadeur d’Espagne à Saint-Pétersbourg”. Étude critique du document et de ses auteurs 

Jeudi 8 février à 18 h

 Institut National du Patrimoine


Francine-Dominique Lichtenhan, directrice de recherche, CNRS, et Isabelle Nathan, conservatrice générale, Archives diplomatiques

“Singulier personnage que ce Jacques-François de Fitz-James, duc de Liria et de Xerica, ambassadeur du roi d’Espagne à Saint Petersbourg de 1728 à1731. Issu de la lignée des Stuart (son père, le maréchal – duc de Berwick, était le fils naturel de l’infortuné Jacques II, réfugié en France après avoir été chassé de son trône par la révolution d’Angleterre), Fitz-James servit en France puis en Espagne, où les duchés de Liria et de Xerica avaient été acquis à sa famille en récompense des succès militaires de son père, au profit de l’Espagne lors de la précédente la guerre.

De sa mission en Russie, Liria laisse un remarquable mémoire sur l’organisation politique et sociale de l’empire, ses mœurs, la cruauté de sa justice, ainsi que sur son clergé et ses pratiques religieuses. Illustré de dix-huit splendides aquarelles, le manuscrit est une pièce emblématique des collections du ministère des Affaires étrangères, où sa présence surprend puisque Liria ne représentait pas la France. C’est un des premiers mystères que la conférence s’efforcera d’éclairer : l’acquisition du manuscrit est l’effet d’une rencontre entre deux personnages flamboyants : le duc de Liria, ambassadeur fantasque, polyglotte et homme d’esprit, et le duc de Saint-Simon, qui croisa peut-être son chemin en Espagne et en fit le portrait. Offert par l’ambassadeur au mémorialiste, le manuscrit fut intégré à son cabinet, lequel fut mis sous séquestre après sa mort en 1755 pour être versé aux archives des Affaires étrangères. Mais le manuscrit n’a pas livré tous ses secrets : les aquarelles, dont certaines légendées en espagnol, n’ont-elles pas été ajoutées après coup au manuscrit ? Et l’entourage de l’ambassadeur, notamment son aumônier, le dominicain Ribera, ne serait-il pas le véritable auteur du texte ?”

Francine-Dominique Lichtenhan, (DR2), est née à Bâle (Suisse) de nationalité française. Depuis 2004: Chargée de recherche au Centre R. Mousnier, Université Paris-Sorbonne (UMR 8596). Chargée des relations du Centre avec la Russie (coopération scientifique, colloques, masters et thèses en cotutelle). Au cours du semestre d’hiver 2013/2014 Liechtenhan est professeure invitée à l’Institut d’Histoire de l’Europe de l’Est à l’Université de Vienne. En 2015-2016, elle est vice-recteur de l’Université fédérale de l’Oural. Depuis 2017, elle est membre du Conseil de coordination du “Dialogue de Trianon” instauré par les présidents E. Macron et V.V. Poutine.
 
 
Isabelle Nathan-Ebrard est conservateur général du patrimoine aux Archives du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, responsable du département des Publics. Chargée du classement des archives de la direction d’Asie-Océanie jusqu’en 2004, elle s’est alors intéressée à l’histoire de la Chine, notamment en assurant le co-commissariat de l’exposition Shanghai, Paris de l’Orient (1849-1946) au musée Albert-Kahn de Boulogne (France).

 Entrée libre et gratuite.

 

Auditorium de la galerie Colbert
Institut national du patrimoine, 2, rue Vivienne, 75002 Paris

Tél. : 01 44 41 16 41

Métro: Palais Royal, Bourse.