“Notre cher Anton…”

Du jeudi 7 juin au vendredi 13 juillet 2018

Artistic Théâtre

 

Une évocation de la vie et de l’oeuvre de Tchekhov, à travers son journal et sa correspondance : pour donner
envie à ceux qui le découvriraient de le lire ou mieux, d’aller le retrouver au théâtre ; pour réunir aussi ceux qui
l’aiment, ceux qui ont eu le bonheur de le jouer… et ceux qui en rêvent !

Anton Tchekhov (1860-1904)

Jeunesse

Tchekhov est naît e 17 janvier 1860, naît à Taganrog, petit port de la mer d’Azov. Le père, qui pratique la brutalité comme méthode éducative, a ouvert une épicerie dont il impose bientôt la garde à ses trois fils aînés. Les enfants partagent donc leur temps entre l’école, la boutique (ouverte de 5h à 23h) et l’église où leur père, très pieux, les oblige à passer de longues heures à chanter dans le choeur qu’il dirige.
En 1876, le père, ayant fait faillite, part à Moscou  Sa famille le rejoint plus tard. Anton reste à Taganrog. Il doit, à seize ans, vivre seul, terminer ses études, gagner sa propre subsistance en donnant des leçons, mais aussi venir en aide aux siens, responsabilité qu’il assumera toute sa vie, ne gardant aucune rancune des mauvais traitements subits dans l’enfance. Il rejoint sa famille en 1879 et s’inscrit à la faculté de médecine.

L’écrivain

Parallèlement à ses études, il écrit de courts récits et des chroniques théâtrales pour des revues humoristiques. Sa facilité d’écriture est prodigieuse, son imagination féconde, et ses nouvelles connaissent un rapide succès… même s’il continue lui-même à les qualifier d’« excréments littéraires ».
Il faudra, en 1886, une lettre de l’écrivain Grigorovitch pour qu’il prenne conscience de son talent : « Par les diverses qualités de votre indiscutable talent, par la vérité de l’analyse intérieure, par la maîtrise des descriptions, par le sens plastique… vous êtes destiné à écrire quelques oeuvres excellentes, vraiment artistiques ». Il promet alors de respecter ce « don », de se consacrer à une grande oeuvre, de signer de son vrai nom et sortir ainsi au plus vite de « l’ornière où il s’embourbait ».

Manuscrit d’Anton Tchekhov

En 1887, il écrit Ivanov qui connaît un échec retentissant avant d’être couronné de succès, après quelques remaniements en 1889. En 1888, il écrit des petites pièces légères : Une demande en mariage, L’Ours ; des récits plus longs et graves dont La Steppe et reçoit le prix Pouchkine pour son recueil Dans le crépuscule. Il retravaille une pièce, L’Esprit des bois, dont on avait dit qu’elle « manquait de qualités dramatiques » et la rebaptise Oncle Vania en 1897. Puis, il revient à des petits « levers de rideau » avec les deux comédies La Noce et Tragédien malgré lui (1889).

Le Médecin

La préoccupation principale de Tchekhov reste dans un premier temps la médecine et même après avoir pris conscience de l’importance de sa « mission » littéraire, il garde de cette première vocation une haute conception du devoir qu’il a envers les Hommes. Les succès que l’écrivain rencontre ne parviennent pas à soulager une certaine insatisfaction et il juge sa vie inutile. En 1890, il part en mission sur l’île Sakhaline, en Sibérie, pour une étude sur la vie des forçats. Il passe trois mois, après un voyage périlleux, à observer les conditions terribles dans lesquelles survivent les exilés et leur famille : problèmes sanitaires, prostitution… Son rapport, L’Île de Sakhaline, dénonce cet avilissement de la personne humaine et donnera même lieu à des réformes administratives.
Ces activités sont entrecoupées de séjours en clinique, en Crimée, à Yalta où il devrait passer tous ses hivers, ou à l’étranger où il est censé se soigner sous un climat plus favorable. Mais Tchekhov ne voyage pas seulement pour se soigner. Certes son premier périple en Europe, qui suit de près l’épisode éprouvant de Sakhaline, est motivé par le besoin d’oublier les visions du bagne mais Tchekhov sera aussi toute sa vie parcouru du désir de voir et de connaître des lieux et des Hommes nouveaux… et il voyagera jusqu’à sa mort.

Théâtre d’Art

Dès la première représentation d’Ivanov, Tchekhov se sent dépossédé de son oeuvre par les comédiens qui, lui semblait-il « ne comprenaient rien, accumulaient les sottises, prenaient des rôles qui ne leur convenaient pas ». De nouveau en 1896, lorsque La Mouette est jouée à Saint-Pétersbourg, il est découragé par les acteurs qui déclament avec emphase alors qu’il les supplie, vainement, d’être naturels. En 1898 Nemirovitch-Dantchenko et Stanislavski lui demandent de monter La Mouette, il refuse.  Finalement Tchekhov cède. Quelques mois plus tard, il assiste aux répétitions et pour la première fois il a l’impression d’être compris par ses interprètes… qui font triompher La Mouette. Dès lors, l’oeuvre de Tchekhov est liée au Théâtre d’Art. C’est là qu’auront lieu les premières de : Oncle Vania (1899), des Trois soeurs (1901) et de La Cerisaie (1904).

Olga Khipper et Anton Tchkhov

Le Théâtre d’Art, c’est aussi la rencontre en juin 1898 avec la comédienne Olga Knipper. Assistant aux répétitions de La Mouette, il est particulièrement sensible à la beauté et au jeu de cette comédienne qui interprète le rôle d’Arkadina. La jeune femme partage son trouble mais, Tchekhov doit très vite quitter Moscou.  Au printemps 1899, lors d’une représentation privée de La Mouette, son attirance pour Olga Knipper se renforce et après qu’ils aient passé une partie de l’été ensemble, une correspondance quasi quotidienne s’engage entre l’écrivain et l’actrice. Il ne retrouve la comédienne que lorsque le Théâtre d’Art se rend en avril 1900 à Yalta et Sébastopol. Leur mariage est célébré en 1901, dans le plus grand secret, mais leur relation continue d’être faite de retrouvailles et de séparations.

Anton Tchekhov et Olga Knipper apès leur mariage

Sa Mort à 44 ans

Après trois mois de vie conjugale, Olga reprend ses répétitions à Moscou, Anton passe à Yalta les trente mois qui lui restent à vivre, avec de rares séjours à Moscou, dont chaque fois il revient plus malade. En 1903, il écrit La Cerisaie, présentée en janvier 1904. Il passe l’hiver à Moscou. Début juin il part avec sa femme, Olga dans un sanatorium de la Forêt Noire, à Badenweiler où il meurt dans la nuit du 2 juillet après avoir bu un verre de champagne et déclaré en allemand : « Ich sterbe » (je meurs).

Descente du cerceuil, du train à la station Nokolaevsky 1904 .

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L’interprète

Catherine Salviat © Christophe Voost

Après un Premier Prix de Comédie au Conservatoire National d’Art Dramatique, Catherine Salviat est engagée à la Comédie-Française en 1969, en devient Sociétaire jusqu’en 2006 puis est nommée Sociétaire Honoraire. Elle a joué sous la direction des plus grands metteurs en scène:Jean-Louis Barrault, Jacques Charron, Pierre Dux, Andreï Smimioff ….

Depuis 2008 on a pu voir Catherine Salviat dans de nombreux spectacles, notamment : À la maison de Alain Lahaye (Théâtre Tallia et Théâtre Actéon) ; Iéraz pour l’Arménie de Serge Sarkassian (Théâtre Toursky de Marseille) ; Harold et Maude de Colin Higgins, mise en scène de Jean Liermier (Théâtre de Carouge – Suisse) ; Les Enfants du Silence de Mark Medoff, mise en scène de Anne-Marie Etienne (Théâtre Antoine)……

Ella a reçu le Molière 1988 du meilleur second rôle dans le rôle de Soeur Constance
des Dialogues des Carmélites de Georges Bernanos.

 

Situé en plein cœur du onzième arrondissement, l’Artistic est l’aboutissement d’une longue histoire… Caf’conc’ dans les années 1900 (les Follies Artistic), cabaret dans les années 20 (Artistic Concert), cinéma des années 30 aux années 70 (Artistic Voltaire), théâtre depuis 1980 (Artistic Athévains), ce bâtiment est un lieu emblématique du foisonnement culturel du quartier.

En 2016, il évolue encore et devient l’Artistic Théâtre. Les Athévains en assurent toujours la direction artistique mais théâtre et compagnie sont désormais clairement différenciés.

Actuellement, sous l’impulsion d’Anne-Marie Lazarini (metteur en scène) et Dominique Bourde, l’Artistic Théâtre présente  une programmation originale axée sur la relecture de grands textes classiques parmi les moins connus (dernièrement Espèces d’espaces de Georges Perec) ou la création d’auteurs contemporains (Michel Vinaver). La musique y a également une place importante et plusieurs opéras y ont été présentés.

ARTISTIC THÉÂTRE

45 bis, rue Richard Lenoir
75011   Paris

Métro: Voltaire (ligne 9)

Tarif plein : 30 € / Premiers aux premières jusqu’au 24 juin : tarif à 15€
Tarifs réduits : 25 € (seniors) ; 15 € (moins de 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi)
Location : 01 43 56 38 32 – Billetterie sur le site du théâtre : www.artistic-athevains.com
www.theatresparisiensassocies.com – Agences – Résa théâtre : 08 92 70 77 05 (0,34 € / min)