LES SAISONS RUSSES DU XXIème SIECLE

Aujourd’hui, la prison est ouverte, Fokine, Massine peuvent à nouveau briller, et les artistes russes d’aujourd’hui, qui ne prétendent pas à l’archéologie, rêvent de réveiller l’étincelle de ce qui naquit de leur creuset de passions bouillonnantes et de talents fulgurants. C’est donc à une nouvelle naissance qu’on assistera aujourd’hui, menée par l’élan d‘Andris Liepa et Andrei Petrov avec l’équipe qu’ils ont su réunir, libres autant que respectueux, dans l’opulence retrouvée des éclaboussantes maquettes, des costumes inouïs signés Bilibine, Larionov, Benois et Bakst bien sur, le plus grisant de tous. Car pour rappeler une fois encore le mot d’Oscar Wilde, “en art, ce n’est pas la vérité qui compte c’est le style”.

Jacqueline Thuilleux

AU PROGRAMME:

CLEOPATRE

CLÉOPÂTRE – Ida Rubinstein

Nouvelle Chorégraphie: Patrick de Bana sur une idée d’Andris Liepa
Livret: Jean-François Vazelle
Musique: Maurice Ravel, Igor Stravinski, Nikolaï Rimski-Korsakov, Jules Massenet, Gabriel Fauré, Alexandre Glazounov, Omar Faruk Tekbilek
Décors : Pavel Kaplevich, Costumes : Ekaterina Kotova.

Avec :
Ilze Liepa: Ida Rubinstein / Cléopâtre
Artem Yashmenikov: Robert de Montesquioux
Mikhail Lobukhin: Michel Fokine
Mikhail Martynyuk: Vaslav Nijinski
Danila Korsuntsev: Monsieur G.
Natalia Balakhnicheva: Tamara Karsavina
Alexandra Timofeeva: Anna Pavlova
Veronika Varnovskaya: Bronislava Nijinska
Igor Pivorovich: Serge Diaghilev

L’Argument :

Cléopâtre ne fût assurément pas un succès chorégraphique, et pourtant le soir du 2 juin 1909, Paris découvre un spectacle comme il n’en a jamais vu.

Un époustouflant décor de Léon Bakst, des danses d’un érotisme inédit en France et la fulgurante apparition d’Ida Rubinstein. Cette création restera dans l’histoire comme l’acte fondateur d’un renouveau du spectacle, d’un phénomène de mode et de société sans précédent et révèlera une artiste d’exception, une femme hors normes, ambitieuse, moderne et libre.
Ainsi, au-delà du ballet de Michel Fokine, c’est ce destin, cette vie que nous souhaitons évoquer par le prisme personnel d’Ida Rubinstein. Suivre simplement Ida dans l’errance de ses pensées, ses joies, ses angoisses, ses doutes alors qu’elle se prépare à incarner la divine Égyptienne. Une suite d’instantanés où elle évoque des moments forts de sa vie et des êtres qui lui sont chers.

L’OISEAU DE FEU

L’OISEAU DE FEU

Ballet en un acte et deux tableaux

Musique d’Igor Stravinski
Chorégraphie de Michel Fokine
Décors et costumes d’Anna et Anatoly Nezhny d’après Alexandre Golovine et Léon Bakst

Avec :
Alexandra Timofeeva (L’Oiseau)
Ilya Kuznezov (Le Prince Ivan)
Natalia Balachnicheva (La Princesse)
Igor Pivorovich, les solistes et le Ballet du Kremlin

Créé à l’Opéra de Paris le 25 juin 1910
Après le succès de la première Saison Russe de 1909, Diaghilev veut proposer un nouveau programme totalement inédit et demande à Fokine de s’inspirer de contes traditionnels russes pour créer un ballet. Fokine s’inspire de L’Oiseau de feu et de ses différents personnages. Diaghilev commande la musique à un jeune et talentueux compositeur : Igor Stravinski. Fokine réglait la chorégraphie au fur et à mesure que Stravinski écrivait la partition, débutée en décembre 1909 et terminée en mai 1910. Début juin 1910, Stravinski se rend à Paris pour assister aux dernières répétitions de l’Oiseau de feu. Il y est accueilli en triomphe. « Notez-le bien. C’est un homme à la veille de la gloire. », dira Diaghilev durant une répétition. De la collaboration des deux hommes, suivront Petrouchka et Le Sacre du Printemps, l’œuvre la plus célèbre de Stravinski.

L’Argument :

Lors d’une chasse, Ivan Tsarevitch réussit à capturer l’Oiseau de feu dans l’arbre aux pommes d’or du jardin de Kachtcheï et, en échange de sa liberté, l’Oiseau de feu donne une de ses plumes enflammées à Ivan en lui disant qu’elle lui sera utile. La porte du château de Kachtcheï s’ouvre et treize Princesses sortent, dont la Princesse de la Beauté Sublime. Elles jouent avec les pommes d’or et celle de la Princesse de la Beauté Sublime tombe dans un buisson derrière lequel s’est caché Ivan. En la récupérant, elle le voit et ils tombent amoureux. Les Princesses retournent dans le palais et Ivan, ne pouvant vivre sans la Princesse de la Beauté Sublime, tente d’entrer dans le château, ce qui déclenche le carillon magique. Il est capturé par les gardiens de Kachtcheï, qui arrive et le questionne, mais Ivan lui crache au visage. Il est alors placé contre un mur de pierre et Kachtcheï débute l’incantation qui le changera en pierre. Soudainement, Ivan se souvient de la plume de l’Oiseau de feu. Il l’agite et l’oiseau apparaît, rompant le sortilège de Kachtcheï. Ivan et la Princesse sont mariés et couronnés Tsar et Tsarine.

LE SPECTRE DE LA ROSE

LE SPECTRE DE LA ROSE
Ballet en un acte de Michel Fokine, sur une musique de Carl Maria von Weber.
Décors et Costume de Anna Nezhnaya d’après Léon Bakst.

Avec :
Marianna Ryzhkina (La Jeune Fille)
et Nikolai Tsiskaridze (Le Spectre)

Argument de Jean-Louis Vaudoyer d’après un poème de Théophile Gautier.

Le ballet a été créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev le 19 avril 1911 à l’Opéra de Monte-Carlo. Les rôles principaux étaient dansés par Vaslav Nijinski et Tamara Karsavina

Par une belle nuit d’été, une jeune fille revient dans sa chambre après le bal, une rose à la main. Elle en respire le parfum avec volupté puis, vaincue par la fatigue, se laisse aller dans un fauteuil et s’endort. En rêve, la rose qu’elle tient à la main se transforme en sylphe, qui entre en volant par la fenêtre, voltige autour d’elle, la soulève et l’entraîne dans une danse enchantée. Puis il la reconduit à son fauteuil et disparaît. La jeune fille s’éveille, délicieusement troublée, et constate la présence de la rose par terre.

LE THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES
15 Avenue Montaigne
75008 PARIS
Réservations : 01 49 52 50 50