Concert unique au Théâtre des Champs Élysées

“Wiener Philharmoniker”

Valery Guerguiev direction & Denis Matsuïev piano

Mardi 9 octobre 2018 à 20h

Il s’agira pour ces deux fortes personnalités musicales de Saint-Pétersbourg de nous donner à entendre en trois temps la palette d’un compositeur malmené par l’histoire et pourtant l’un des maillons essentiels de la musique du XXe siècle. La réunion de Valery Gerguiev, Denis Matsuïev et du Philharmonique de Vienne est assez exceptionnelle. Ils ont choisi un programme russe dédié à Prokofiev

Valeri Abissalovitch Guerguiev (Валерий Абисалович Гергиев) Les extraits les plus célèbres de son ballet Roméo et Juliette, renouant avec cet art typiquement russe du grand ballet classique à argument, seront suivis de son Concerto pour piano n° 2, parfaite démonstration de la pleine maîtrise de son écriture concertante interprété par Denis Matsuïev. Enfin la Symphonie n° 6, l’avant-dernière de son catalogue symphonique et rarement donnée au concert sera l’occasion d’y (re)découvrir une écriture ambitieuse et de se laisser emporter par son climat émotionnel exacerbé. Le maître du Mariinsky est l’un des plus grands défenseurs actuels de Prokofiev, dont il a déjà donné à Paris avec différentes formations une grande partie de son catalogue symphonique et concertant. Peu présent en revanche au répertoire des Wiener, il sera donc passionnant d’entendre cette rencontre au sommet entre Gerguiev et les musiciens viennois.

Programme

Prokofiev Les Montaigus et les Capulets, Juliette jeune fille, Masques, Roméo sur la tombe de Juliette,extraits de Roméo et Juliette
Concerto pour piano n° 2 op. 16
Symphonie n° 6 op. 111

Valeri Abissalovitch Guerguiev (en russe : Валерий Абисалович Гергиев) né en 1953 en Ossétie   est un des chefs d’orchestre les plus charismatiques de notre époque. Initié à la musique par le piano, il étudie la direction d’orchestre au Conservatoire de Léningrad (Saint-Pétersbourg) dans la classe du célèbre pédagogue Ilya Musin. Après un début sur la scène de l’Opéra Kirov(aujourd’hui le Théâtre Mariinsky ), il y est nommé chef assistant de Yuri Temirkanov, et peu après il débute une carrière internationale qui prend rapidement son envol et le mène sur les scènes les plus prestigieuses, de Londres à New York, en passant par Vienne et Paris.

Depuis 1988, alors âgé de seulement 35 ans, il est à la tête du Théâtre Mariinsky, dont il a considérablement élargi et modernisé le répertoire : les classiques du répertoire lyrique (MozartVerdiPucciniRichard StraussBritten) côtoient les créations et les grandes pages du répertoire russe (MoussorgskiTchaïkovskiChostakovichProkofiev), sans oublier les compositeurs incontournables du XXe siècle (MessiaenDutilleuxGubaidulina ou Giya Kancheli ).

Il a dirigé plus de 200 concerts par an, ainsi que des festivals en Russie et ailleurs (Stars des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg ), participe aux jurys de différents concours et s’engage auprès des jeunes interprètes et compositeurs. Très exposé médiatiquement, il a été nommé en août 2010 Artiste de l’UNESCO pour la paix, a pris position dans des conflits politiques (le conflit entre la Russie et l’Ossétie du Sud), mais s’est également impliqué dans différents projets à vocation sociale liés à la musique (Building on Excellence: Orchestras for the 21st century au Royaume-Uni). Il a reçu de nombreuses récompenses pour l’ensemble de sa carrière.

Denis Leonidovitch Matsouïev (en russe Денис Леонидович Мацуев) né le 11 juin 1975 à Irkoutsk, dans une famile musicien,pianiste russe, il commence l’étude du piano sous la tutelle de son père puis poursuit ses études musicales à l’école de musique d’Irkoutsk jusqu’à l’âge de 15 ans. À côté de ses activités musicales, Denis Matsouïev pratique des activités sportives.

En 1990, Matsouïev part avec ses parents pour Moscou , où il parfait son éducation à l’école centrale de musique de Moscou. En 1993, il participe à son premier concours international de piano en Afrique du Sud, où il remporte le premier prix. La même année, il entre au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, en 1998, à 23 ans il gagne le premier prix au prestigieux Concours international Tchaïkovski , événement qui marque le tournant de sa carrière. Par la suite, Matsouïev donne des concerts à travers le monde, jouant avec de célèbres chefs d’orchestre tels que : Ivegueni Svletlanov, Vladimir Spivakov Claudio Abbado, Valeri Guergueiev…

Matsouïev donne aujourd’hui près de 150 concerts par an. Il se produit dans des salles prestigieuses: du monde entier: Salle Gaveau, Salle Pleyel, Carnegie Hall, Mozarteum, ou encore le Tokyo Opera City et bien sûr le Théâtre desChamps Élysées. Il est l’organisateur de deux festivals en Russie : Stars on Baikal et Crescendo.

La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova a nommé, le 2 avril 2014 Denis Matsuev: Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO.

 

Sergueï Prokofiev (Сергей Сергеевич ПрокофьевSergueï Sergueïevitch Prokofiev, né le 11 avril 1891 à Sontsivka ukraine région d’Ekatarinoslav, (Empire Russe) il est mort le 5 mars 1953 à Moscou (URSS), compositeur ukrainien et soviétique de musique classique, pianiste et chef d’orchestre. Auteur de nombreuses œuvres musicales allant de la symphonie au concerto, de la musique de film à des opéras ou des ballets et a été reconnu de son vivant comme un artiste d’avant-garde très créatif. Élève du Conservatoire de Saint Petersbourg. De 1918 à 1936, il passa de nombreuses années en dehors de son pays avant de se laisser convaincre de revenir en URSS où il fut à la fois honoré et persécuté. Il mourut le même jour que Josph Staline.

Dès l’enfance, Prokofiev montre des facilités pour l’apprentissage de la musique et pour la composition. Il étudie l’orchestration avec Rimski-Korsakov et affirme très tôt son anticonformisme. Il remporte le prix Anton Rubinstein en tant que meilleur étudiant de piano. A l’occasion d’un concert, il joue devant Stravinski, puis quitte Saint-Pétersbourg pour Paris où il rencontre Diaghilev avec qui il monte plusieurs ballets. Au moment de la Révolution russe en 1917, Prokofiev choisit l’exil, ce qui lui permet de trouver le temps de composer. Après avoir écrit sa première symphonie, il crée à Chicago une œuvre essentielle dans sa carrière, l’opéra L’Amour des trois oranges, qui connait tout de suite un grand succès. Il continue à composer des œuvres nombreuses et diverses en Europe (concertos, symphonies).

En 1933, il décide de rentrer en Russie devenu l’URSS, attiré par les promesses que lui fait le gouvernement. C’est une autre période fructueuse (Roméo et Juliette, Cendrillon, Ivan le Terrible ) qui prend fin avec la guerre. Après de graves problèmes de santé, persécuté par l’URSS, Prokofiev s’éteint presque dans l’oubli, effacé par la mort de Staline le même jour.

Excepté la musique religieuse, Prokofiev a abordé tous les genres. Il a donné le meilleur de lui-même dans la musique pour piano et dans les œuvres chorégraphiques et cinématographiques. Et pourtant, réaliste, volontaire, tourné vers le concret et l’avenir, spirituel et provocateur, il n’en est pas moins un lyrique qui a toujours su adapter son invention mélodique aux divers styles qu’il a pratiqués.

Prokofiev en six dates :

• 1900 : à neuf ans, Prokofiev compose un opéra destiné aux enfants,Le Géant.
• 1906 : rencontre de Miaskovski, compositeur russe qui devient son ami le plus intime.
 1914 : à la suite de ses études au conservatoire de Saint-Pétersbourg, Prokofiev reçoit le prix Rubinstein en tant que pianiste-compositeur pour son Concerto pour piano n°1.
• 1927-28 : à Paris, coopération avec les Ballets russes de Diaghilev au moment de la création du Pas d’Acier puis du Fils prodigue ; rencontres artistiques et littéraires (Picasso, Matisse, Poulenc, Ravel) et querelle avec Stravinski.
• 1938 : début de la collaboration de Prokofiev avec le réalisateur Eisenstein avec la mise en musique du film Alexandre Nevski (par la suite Tonia ou encore Ivan le Terrible en 1942).
• 1947 : nommé Artiste du peuple de la République socialiste fédérative soviétique de Russie ; cela n’empêche pas Prokofiev d’être victime d’autres attaques de la part du régime stalinien.

Prokofiev en six œuvres :

• 1913 (réécriture en 1923) : Concerto pour piano n°2, en 4 mouvements ; créé à Saint-Pétersbourg.
• 1916 : Concerto pour violon n°1 en ré majeur ; première en 1923 à Paris.
• 1921 : L’Amour des trois oranges, opéra en un prologue et 4 actes créé à Chicago, d’après la pièce de Carlo Gozzi.
• 1935 : Roméo et Juliette, ballet en 3 actes fondé sur la pièce de Shakespeare.
• 1945 : Symphonie n°5, en 4 mouvements ; œuvre patriotique avec des accents guerriers qui marque la victoire sur l’Allemagne ; réception triomphale. Prokofiev obtient un prix de l’ordre de Staline.
• 1952 Symphonie concertante pour violoncelle, créée à Moscou.

 

Théatre des Champs Élysées

15 av Montaigne, 85008 Paris

Tarifs :

CAT. 1: 165 €, CAT. 2: 110 €, CAT. 3: 75 €
CAT. 4: 35 €, CAT. 5: 10 €, CAT. : 65 €
Réservations:
En ligne: (CLIQUEZ)
Tél:+33 1 49 52 50 50