Festival cinéma Niort

Connaissez-vous le cinéma russe ? Souvent de très grande qualité, les films de ce pays sont pourtant peu distribués en France, hormis dans des festivals dédiés, à Honfleur, Paris, Nantes… et maintenant à Niort. La jeune association EDA-FR (Entente pour le développement de l’amitié franco-russe) nous invite à découvrir quelques sommets du 7e art. « Pour cette première édition, nous avons sélectionné des films des années 50 », explique le président, Jean-Marc Batsch. La trésorière, Aline Tourre Efimova, complète : « Après la mort de Staline, il y a eu un souffle nouveau sur le cinéma, mais aussi la littérature, la peinture…»

Marina Vlady est la marraine de cette 1ère édition
Le 16 avril, Marina Vlady, marraine du festival tiendra le haut de l’affiche.

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Née en France de parents russes, l’actrice a gardé sa liberté d’esprit. Elle dédicacera deux livres : 24 images/secondes, sur ses souvenirs, et Vladimir ou le vol arrêté, consacré à Vladimir Vissotski, icône de la poésie russe.

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Le méga CGR diffusera dans deux salles dix longs-métrages en version originale sous-titrée, prêtés par la Fondation nationale des archives de films de Russie, le Gosfilmofond. Grâce à ces partenaires, les tarifs seront très accessibles.

Films projetés:

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Quand passent les cigognes (1957) de M. Kalatozov, palme d’or au Festival de Cannes en 1959:
Lundi  13 avril à 18h et le samedi 18 avril à 16h

Moscou 1941, Boris et Veronika s’aiment d’un amour juvénile mais profond : ils « se sont réciproquement tourné la tête » comme l’observe avec tendresse le père de Véronika. Mais Boris se porte volontaire pour aller au front. Les parents de la jeune fille meurent dans leur appartement lors d’une attaque aérienne. Elle est recueillie par les parents de Boris qui la considèrent comme leur fille. Sans nouvelles de son fiancé, Véronika finit par céder au désir de Mark, le cousin de Boris, qui lui aussi vit chez les parents de ce dernier : elle l’épouse dans la douleur. Elle suit avec son mari les parents de Boris, médecins dans un hôpital militaire en Sibérie. Son indifférence pour Mark se change en ressentiment, puis en mépris lorsqu’elle apprend qu’il a intrigué pour se faire dispenser. Elle le quitte et garde l’espoir fervent du retour de Boris…On sait que le film de Mikhail Kalatazov connut un triomphe à Cannes en 1958. Par ailleurs il remporta des prix prestigieux dans de multiples festivals internationaux. Tatiana Samoïlova dans le rôle de Veronika, « l’écureuil », eut une grande part dans son succès. Avec un naturel bouleversant, elle exprime la complexité des sentiments qui la torturent : un amour sans faille pour Boris, amour insouciant et confiant au début, obscurci soudain par la séparation qu’impose la guerre, et devenu tragique par la trahison que constitue son mariage.

Le film fut également salué pour son originalité. Eric Rohmer en souligne la nouveauté du ton, due à la virtuosité du directeur de la photographie, Sergei Ouroussevski, et inspirée du cinéma occidental : « Nous trouvons tout ici, écrit-il : la profondeur du champ et les plafonds d’Orson Welles, les travellings acrobatiques d’Ophuls, le goût viscontien de l’ornement, le style de jeu de l’Actor’s studio ». La scène la plus célèbre, celle de la mort de Boris, représentée par l’interminable vertige de la forêt de bouleaux dans laquelle il est tué d’une balle en plein front, est une prouesse technique, et elle éblouit par son romantisme. La contamination progressive de la sphère privée par la guerre qui saccage l’intimité de chaque être est par ailleurs compensée par la loyauté des principaux protagonistes pour qui la fidélité et le respect de la vie demeurent des valeurs inébranlables. L’héroïsme russe se révèle peut-être dans cette paradoxale union du rêve et du devoir.

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Lers murs blancs
Les Nuits blanches (1957) d’Ivan Pyriev d’après un roman de Dostoïevski :
Mardi 14 avril à 18h

Par une belle nuit blanche, un jeune rêveur rencontre sur un pont de Saint-Pétersbourg, une jeune fille, Nastenka, prête à se suicider. Depuis plus d’un an, elle attend le retour d’un ancien locataire de sa grand-mère dont elle est amoureuse. Le jeune homme est si gentil et si plein de compassion qu’elle décide finalement de partir avec lui. Mais alors survient l’ancien locataire et Nastenka se précipite vers lui abandonnant le jeune rêveur. Mis dans la confidence des amours de Nastenka, le rêveur ne vivra plus que dans le souvenir des nuits blanches dont la jeune fille lui a dévoilé l’histoire. (Durée 1h 37).

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Le qurante et unnième
Le Quarante et unième (1956) de G.Tchoukhraï, prix spécial du jury à Cannes en 1957 :
Mercredi 15 avril à 16h et vendredi 17 avril à 20h

 Au cours de la Guerre civile russe (1918-1921), une unité de l’Armée rouge en marche dans une région désertique du Turkestan et fait prisonnier un officier blanc. Il doit être emmené à l’état-major par un détachement de trois soldats, parmi lesquels Marioutka, tireuse d’élite, qui a déjà abattu 40 gardes blancs. Le détachement subit une tempête sur la mer d’Aral; Marioutka et le prisonnier trouvent refuge sur une île et dans cet isolement, vivent une histoire d’amour. Mais des gardes blancs débarquent sur l’île et Marioutka abat son prisonnier. ( Durée 1h 33).

Justement remarqué à Cannes pour « sa qualité humaine et sa grandeur romanesque », le Quarante et unième appartient à cette période poststalinienne où le cinéma soviétique reprend vie.

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Le Printemps dans la rue Zaretchnaia (1956) de M. Khoutsiev :
Mercredi 15 avril à 20h et samedi 18 avril à 18h

Fllm primé au festival de la jeunesse et des étudiants à Moscou en 1957

Tatiana est une jeune diplômée de l’Institut pédagogique. Pour son premier poste, elle est nommée dans un nouveau bourg industriel où elle doit enseigner la langue et la littérature russes à des adultes en cours du soir. L’un de ses étudiants, Sacha Savtchenko, est le meilleur fondeur de l’usine. Habitué à son succès auprès des femmes, Sacha fait des avances directes à Tatiana. Mais celle-ci, héroïne froide au naturel réservé, le repousse. Le film montrera le dégel (très) progressif des sentiments de la jeune femme à son égard. ( Durée 1h 35 ).

Le film, qui connut un grand succès populaire à sa sortie, est aujourd’hui encore considéré par les historiens et critiques du cinéma non seulement comme l’un des films majeurs de la période du dégel mais comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma soviétique.
“Ce n’est que justice si ce film a été primé au festival de la jeunesse et des étudiants à Moscou” en 1957.
Les réalisateurs Mironer et Khoutsiev, âgés respectivement de 29 et 31 ans, ont su exprimé avec force et humanité les sentiments du jeune ouvrier fondeur Sacha Savchenko pour une institutrice d’une école du soir.(…). Ce n’est pas un hasard si Nicolaï Rybnikov, jeune acteur de 25 ans, qui s’était déjà produit dans le rôle du conducteur de tracteur Fédor dans le film « Une autre famille », également du réalisateur Chveïtzer, est devenu avec Alekseï Batalov (Une grande famille (Большая семья), 1954, de Yossif Kheïfits, L’Affaire Roumiantsev (Дело Румянцевых),1955, également de Kheïfits, Quand passent les cigognes (Летят журавли), 1957, de Mikhaïl Kalatozov), le meilleur représentant du héros social des années 50 – bien plus simple et plus proche des spectateurs et de l’idéal humanisé post-stalinien. Et avec Oleg Strijenov, qui incarne à l’écran l’image romantique de vraies natures viriles (Le Taon (Ovod) d’Aleksandr Faïntsimmer, Le Quarante et unième (Сорок первый), 1956, de Grigori Tchoukhraï) Rybnikov, selon la terminologie actuelle, peut être considéré comme le sex-symbol du cinéma soviétique des années 40.

Il est curieux que les films cités (auxquels il faut ajouter En haut et Les filles avec Nikolas Rybnikov, C’est arrivé à Penkov avec Viatcheslav Tikhonov, le diptyque du soldat Ivan Brovkine et le film Le Fils avec Léonid Kharitonov) se trouvent parmi les plus grands succès de l’époque. (…) Mais les récits sociologiques, dont Un printemps dans la rue Zarietchnaïa fait partie ,ont été vus par environ 25 à 30 millions de spectateurs.
Il est apparu que le peuple soviétique se languissait de l’authenticité des sentiments de gens ordinaires, à l’instar des spectateurs eux-mêmes.

Et cette percée vers une nouvelle réalité qui semblait de peu d’importance sur le plan de l’innovation (il est remarquable que le film de Félix Mironer et Marlène Khoutsieva, sorti en 1956, presque en même temps que le mélodrame néo-réaliste Rêves perdus n’ait eu que 600.000 spectateurs de moins), est apparu en réalité comme un tournant et comme le véritable printemps du cinéma soviétique de la période du « dégel » – avec 30 millions de spectateurs.”

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les deux fedors

Les deux Fédor (1958) de M. Khoutsiev :
Mardi 14 avril à 16h et vendredi 17 avril à 18h

Description : C’est la fin de la guerre. Fedor, le grand, rentrant à la maison, rencontre Fedor, le petit, sans logis. Ils décident de vivre ensemble. Mais la rencontre de Fedor le grand avec une jeune fille trouble Fedor le petit.( Durée 1h 23 ).

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Grand-Père Miracle le vieux Khottabych de Gennadi Kazansky :
Mercredi 15 avril à 14h, suivi d’un goûter pour les enfants.

Une comédie faisant dans le fantastique, d’après un conte de Lazar Laguine. Volka, un jeune écolier moscovite, se baignant un jour dans la Moskova, trouve une poterie qui ne semble pas dater d’aujourd’hui et pourrait bien contenir quelque chose. Mû par la curiosité, le garçon décachète la cruche et à la surprise d’en voir sortir un djinn enchanté. Le djinn se présente: Hassan Abdourahman lbn Khottab, et par reconnaissance à celui qui l’a délivré de cette cruche où il se morfondait depuis deux mille ans, lui voue une dévotion indéfectible. Khottabytch, comme Volka préfère l’appeler, commence par l’ensevelir sous une montagne de cadeaux, toute une caravane de chameaux chargés de trésors vient s’arrêter devant sa porte. Suivra une passionnante expédition. ( Durée 1h 26 ).

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La Croix de Sainte-Anne de Issidor Annenski :
le 15 avril à 18h

Soirée Marina Vlady.

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La Sorcière (1956) d’André Michel :

La Sorcière est un film franco-italo-suédois, tiré du roman Olessia, la jeune sorcière d’ Alexandre Kouprine (1898) , réalisé par André Michel, sorti sur les écrans en 1956.

Jeudi 16 avril dès 19h, documentaire:

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Marina Vlady VIP KTOTV,du 23/01/2005, interview de 45 min sur la vie de l’actrice.

à 19h45: séance de dédicaces avec Marina Vlady,

à 20h : projection du film “La Sorcière” (1956

En Suède, l’ingénieur français Laurent Brulard, exploitant forestier d’une région isolée, connaît des difficultés dans son travail et sa vie quotidienne car il est confronté à un monde de superstitions. Il rencontre cependant le soutien de la propriétaire terrienne Kristina avec laquelle il collabore et qui est amoureuse de lui. Plus par défi que par nécessité, il entreprend de briser des tabous ancestraux en détruisant notamment des rochers vénérés. Alors qu’un jour, égaré dans la forêt, il s’enlisait dans des sables mouvants, Laurent est sauvé par une vieille femme réputée être une sorcière comme Ina, sa petite fille avec qui elle habite. Il tombe sous le charme de la jeune sauvageonne et s’occupe de son éducation, ce qui ne manque pas de rendre Kristina jalouse. Lorsque Laurent décide d’épouser Ina, les paysans s’opposent à ce que la jeune « sorcière » pénètre dans leur Temple sacré… ( Durée 1h 37 ).

Marina Vladi après la sortie de ce film est devenue très populaire auprès des spectateurs de l’Union soviétique.

et à 21h30 : débat avec l’actrice.

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les Zazous
Les Zazous (2008) de V. Todorovskiy, comédie musicale qui se déroule dans les années 50 :
Samedi 18 avril à 13h30

 Au début des années 50, des jeunes se battent pour le droit à ne pas être comme les autres, aimer une autre musique, s’habiller différemment, s’aimer autrement…
“Les Zazous”, ce sont ces jeunes gens au look excentrique et furieusement coloré, qui exprimaient leur différence, leur amour du swing, de l’Amérique (une Amérique Rêvée), dans les Années 50-60, en Union Soviétique, à une époque où l’ordre, le gris, le groupe, l’attachement exclusif à sa patrie et à la figure emblématique de Staline, étaient de rigueur… Une Russie où « le Délit d’Attirance pour l’Ouest est puni de 10 ans de prison », où «le Jazz est un ennemi », où « le saxophone s’apparente à une arme blanche ». Ce qui n’empêche pas le jeune Mels de quitter le chemin tout tracé et vertueux de droit camarade de la patrie, par amour pour l’originale et belle Polly. Il endosse ce look bigarré et chamarré qui lui permettra, non seulement de devenir un homme, mais aussi et avant tout musicien de jazz écumant les soirées illicites dans le « Broadway » de Moscou, poussé la fougue de sa jeunesse.” ( Durée 2h 16 ).

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Cinéma MEGA CGR
Place de La Brèche rue du 14 juillet NIORT
Tél :08 92 68  85 88
Tarif : Pass de 5 à 15 euros