Archive pour août 2008

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Emblème de la dissidence russe.

Né en 1918 à Kislovodsk (Caucase), Alexandre Issaïevitch Soljénitsyne passa une enfance heureuse à Rostov-sur-le-Don, où s’établit sa mère en 1924.

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Avec sa mère Taïssia Chtcherbak.

Étudianten mathématiques et en physique à l’université de Rostov et suit parallèlement des cours par correspondance de l’Institut de philosophie d’histoire et de littérature de Moscou. En 1940 il est mobilisé comme simple soldat, admis à une école d’officier, il passe ses soirée à écrire de petits récits.

A la fin de de 1942 il est envoyé sur le front comme commandant d’une batterie de reconnaissance, décoré, promu capitaine en 1944, il est arrêté en février 1945 pour avoir fait par, dans une correspondance de ses indignations politiques et qualifié Staline de “caïd”. Pour cela il a été condamné à huit ans de camp de travail.

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Libéré en 1953, il est envoyé pour 4 ans en réclusion dans un village du Kazaghtan . Réhabilité en février 1956,à la faveur de la déstalinisation, il s’installe à Riazan ou il enseigne les mathématiques et la physique, tout en écrivant secrètement. Khrouchtchev autorise en 1962 la publication d’ “Une journée d’ Ivan Denissovitch”, , description crue du Goulag. Cette publication renouant avec la grande tradition du roman russe, fait sensation en URSS et dans le monde entier, lui valant une célébrité immédiate. En 1965 tous ses écrits sont interdits, il devient la cible d’une campagne de dénigrement organisée par les services de la Sûreté et l’Union des Écrivains, dont il est exclu en 1969. Il réussit à faire passer clandestinement ses œuvres à l’étranger: Le premier cercle, Le pavillon des cancéreux et l’Archipel du Goulag ainsi que de nombreuses nouvelles, tous sont édités traduits en langues étrangères. La traduction de l’Archipel du Goulag lui vaut en 1974 d’être arrêté, déchu de la citoyenneté soviétique, ayant reçu le Prix Nobel en 1970, donc connu du monde entier, la décision fut prise de l’ expulsé d’Union Soviétique.

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Émission “Apostrophe”, avec B. Pivot (11avril 1975).

Il se réfugie à Zurich puis aux États-Unis ou il vécu vingt ans. Il achève la rédaction d’un fresque historique commencée en 1936 intitulée la “Roue Rouge” dont le premier tome, ” Août 14″, paraît à Paris en 1971 (le jour de son décès il était entrain d’écrire le trentième tome de cet ouvrage gigantesque). Il regagne après vingt ans d’exil, en mai 1994 sa “Mère Patrie”, et s’installe à Moscou, il y rencontre les plus hauts dirigeants du pays, ne baissant pas la garde en continuant de dénoncer la stratégie du Kremlin et la décadence morale et spirituelle de son pays.

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Il accepte de recevoir la plus importante distinction russe des mains de Poutine en 2007.

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A cette occasion il déclara: “A la fin de ma vie, je peux espérer que le matériel historique que j’ai collecté entrera dans les consciences et la mémoire de mes compatriotes.”

Il est décédé le 3 août 2008, d’une crise cardiaque. Son corps a été exposé à l’académie des Sciences à Moscou, malgre la pluie de très nombreuses personnes sont venus rendre un dernier hommage. Alexandre Soljénitsyne a été inhumé mercredi 6 août au cimetière du monastère de l’Icne-de-la-Vierge-du-Don (Donskoï) à Moscou, lieu qu’il avait choisi de son vivant, il y a cinq ans. Lors du service funèbre l’archevêque Alexis d’Orekhovo-Zouïevo, qui présidé l’office a lu le message du Patriarche Alexis II primat de l’Église orthodoxe russe, l’hymne des russes blancs “Kol Slaven” de Bortiansky fut interprété. L’inhumation s’est déroulée en présence du Président de la Fédération de Russie Medvedeev .