2
Jan

Disparition d’Anastasia Chirinsky

   Publié par: artcorusse   dans Evenements, Informations, Livres

bizerte-ru

Anastasia Manstein-Chirinsky, dont le destin s’est confondu avec celui de la communauté russe exilée en Tunisie, est décédée à Bizerte le 21 décembre, à 6 heures 11 minutes. Quatre-vingt neuf années plus tôt – presque jour pour jour -, le 22 décembre 1920, elle arrivait dans ce port tunisien.

Dernier témoin de l’évacuation de la Crimée, en 1920, des Russes à bord des navires pendant la Guerre civile en Russie. Bizerte aura été sa “Dernière Escale“, tel est le titre de son livre publié en français en 2000 et en russe. Anastasia Chirinsky passera toute sa vie dans cette ville côtière. Elle a été enterrée au cimetière chrétien de Bizerte, à coté du tombeau de son père, Alexandre Manstein, décédé en 1964, officier de la Marine Impériale Russe, commandant du bateau “Jarky” qui faisait partie de l’Escadre russe venue à Bizerte.

laderniereescale

Après avoir fait ses études, elle devient enseignante en mathématiques. Bertrand Delano√´, l’actuel maire de Paris, qui a grandi à Bizerte, compte parmi ses anciens élèves. “ Babou, comme nous l’appelions tous, était un être exceptionnel, un génie de la vie. Son parcours fut un roman, celui de cette jeune immigrée russe, imprégnée d’histoire, de culture, de curiosité et de créativité, mais surtout d’amour “.

Anastasia Chirinsky est devenue indissociable de Bizerte. Moncef Ben Gharbia, maire de Bizerte, a confié au cinéastes russes Victor Lissakovitch et Nikolay Sologubovskiy qui ont tourné en 2007 un film ” Anastasia ” : ” Entre Madame Chirinsky et Bizerte il y a un amour qui dure depuis presque un siècle ! “. Ce film fut presenté au Festival Vesna 2008 à Paris par Artcorusse, ou il a obtenu le Prix de l’Amitié. Ce film reçu de trés nombreuses récompenses dont le Prix Nika en avril 2009. ( Cliquez )

photo-anast-enterr

eglise

cimetiere-2

(Crédit photos Nicolaï Sologubovskiy)
chirinsky-signe-livre

“Une grande perte pour l’Histoire.”

20
Août

Réédition des Mémoires du général Wrangel

   Publié par: artcorusse   dans Livres

Réédition

Piotr Nikolaïevitch Wrangel

MÉMOIRES du GÉNÉRAL WRANGEL

 

Les Mémoires du général Wrangel parurent en 1930 aux éditions Jules Tallandier. Rapidement épuisées, elles ne furent jamais rééditées et elles étaient donc introuvables depuis plus que quatre-vingts ans. Il y a à cette occultation volontaire une raison : elles contredisent deux histoires mythifiées. Celle des partisans des bolcheviques tout d’abord, en montrant que leur victoire ne fut que militaire et absolument pas due à un soutien populaire massif. Celle des partisans des blancs ensuite, en révélant les limites de leur chef suprême, Anton Dénikine, et leurs faiblesses souvent trop humaines.

Document historique de première importance, Les Mémoires du général Wrangel méritaient d’être de nouveau disponibles. Elles permettront aux chercheurs, aux étudiants, aux militants ou aux simples curieux d’avoir un regard nouveau sur la révolution russe de 1917 à 1920 grâce aux souvenirs, rédigés quasi-immédiatement après les faits, du dernier généralissime des Armées blanches.

1914, baron Piotr Wrangel.

Il est né le 27 août 1878 (15 août 1878 dans le calendrier julien) à Novoaleksandrovsk, Russie (aujourd’hui Zarazaï, Lithuanie) et mort assassiné le 25 avril 1928 à Bruxelles. Sa dépouille repose dans l’église orthodoxe russe de Belgrade.

Tombe du Général baron Piotr Nicolaïevitch Wrangel, Belgrade (1935)

Ceux qui n’ont pas suivi Wrangel en exil, que sont-ils devenus ? La situation des émigrants n’est pas enviable, mais le sort de ceux qui restent en Crimée et à Sébastopol se révèle encore plus amer. Qui peut être sûr de l’avenir de ceux qui sont restés, se demande dans ses souvenirs Anastasia Chirinsky-Manstein ? (Voir Artcorusse)

Le chef des rouges, Frunze, envoie à Piotr Nikolaïevitch Wrangel un appel radio lui promettant, s’il capitule, l’amnistie et le pardon complet pour lui et ses troupes. Mais cette déclaration généreuse ne concorde pas avec les ordres signés de Trotski, trouvés sur les cadavres bolchevistes transmis en toute hâte à l’État-Major Général. Le commissaire de l’armée accorde aux soldats, comme récompense de leur victoire, le droit, pendant quatorze jours, d’exterminer librement les ennemis du peuple et de piller leurs demeures.

(De gauche à droite)Le chef du gouvernement du sud de la russie, A. V. Krivocheine, le commandant en chef, P. N. Wrangel, le chef d’état-major, P. N. Chatilov. Sébastopol(1920).

Le dernier vapeur quitte la Crimée le 26 novembre 1920. Beaucoup de réfugiés, de civils et de militaires des armées battues sont restés en Crimée, n’imaginant pas un seul instant leur sort. Certes ils savent que pendant trois années en Crimée, du temps des blancs, environ 1 500 personnes ont été arrêtées par les blancs, et des centaines fusillés.

Exode russe de Constantinople.

L’Armée rouge c’est différent ! Les représailles et les massacres contre les ennemis de la révolution commencent en Crimée. Elle entre dans Sébastopol le 26 et tire sur les ouvriers des docks qui ont travaillé à l’évacuation. Les représailles et les massacres contre les ennemis de la révolution commencent en Crimée. Les malheureux qui réussissent à s’échapper des villes racontent que les exterminations sont massives et dirigées par le communiste hongrois Bela Kun. Ce dirigeant révolutionnaire, chassé naguère de Budapest, travaille maintenant pour le compte des Soviets. La terreur rouge fait 50 000 victimes dans la péninsule (d’autres données statistiques parlent de 100 000 meurtres).

Le Hongrois, Bela Kun, dirigeant du Comité révolutionnaire de la Crimée, fait du zèle.

Ces jeux barbares divertissaient fort les Rouges qui, harassés de fatigue, démoralisés par les pertes subies… tuent les officiers, les bourgeois, les prêtres, les paysans, les ouvriers mêmes….

Un régiment du général P. Wrangel en Crimée 1920

Dès le 29 novembre 1920, les Nouvelles du comité provisoire révolutionnaire de Sébastopol publient une liste de personnes fusillées. Leur nombre est de 1 634, dont 278 femmes. Le 30 novembre, le journal publie une seconde liste de 1 202 fusillés, dont 88 femmes. Rien que pendant la première semaine d’occupation de l’armée rouge, 8 000 personnes sont fusillées à Sébastopol. Deux personnages en vue du parti bolchevique dirigent ces exécutions de masse : Bela Kun et Rosalia Zemliatchka.

Les jugements se déroulent selon le concept de l’appartenance à une classe. L’un des chefs de la Tcheka, Martyn Ltsis dit : « Nous ne faisons pas la guerre à des individus, nous exterminons la bourgeoisie en tant que classe. Ne cherchez pas dans votre enquête des indications ou des preuves des actes ou des paroles antisoviétiques de l’accusé. La première question que vous devez lui poser est : quelle est son origine, son éducation, ses études, sa profession. Ce sont les réponses à ces questions qui doivent régler le sort de l’accusé. »

Mais ces victimes sont peu de choses pour les vainqueurs. Ils tentent aussi de faire revenir de l’étranger ceux qui sont partis avec le baron Piotr Wrangel. Le 5 avril 1921, le gouvernement soviétique publie son appel dans lequel il souligne : « La plupart des réfugiés est constituée de cosaques, de paysans mobilisés et de petits employés. A tous ceux-là, le retour en Russie n’est plus interdit. Ils peuvent revenir, il leur sera pardonné, et après leur retour en Russie ils ne risqueront pas de représailles. »

Le même jour, au cours d’une réunion à huis clos du politburo du comité central du RKPB prend une décision secrète, sur l’interdiction d’accueillir des subordonnés de Wrangel en République Socialiste de la Fédération des Soviets de Russie. L’application de cette directive est confiée à Felix Dzerzhinskiy, et à organisme de terreur qu’il dirige, la Vetcheka. Les fusillades reprennent de plus belle.

Trotski, homme intelligent et fin diplomate, ne voulait pas d’un massacre d’une telle ampleur. Il relève rapidement et sans consulter les autres chefs révolutionnaires Bela Kun de ses fonctions. Celui-ci est en colère « face à tant d’ingratitudes ». Il a déjà exécuté 50 000 personnes et se sent de taille à continuer”.

Document historique de première importance, Les Mémoires du général Wrangel méritaient d’être de nouveau disponibles. Elles permettront aux chercheurs, aux étudiants, aux militants ou aux simples curieux d’avoir un regard nouveau sur la révolution russe de 1917 à 1920 grâce aux souvenirs, rédigés quasi-immédiatement après les faits, du dernier généralissime des Armées blanches.

3

Ars Magna, BP 60426, 44004 Nantes cedex 1

ou commande en direct à www.editions-ars-magna.com

ISBN : 979-10-96338-69-6

Prix : 32€

25
Déc

Anastasia Prix Nika 2009

   Publié par: artcorusse   dans Cinéma, Informations, Informations Internationales

nika-trophee-2009

Le Film “Anastasia” titre original “Bizerte dernière escale“, du réalisateur Victor Lisakovitch et du scénariste et cameraman Nicolas Sologubovsky, a obtenu le Prix Nika 2009, dans la catégorie “Film Documentaire” attribué à Moscou au Théâtre des Operettes, vendredi 3 avril, lors des cérémonies du XXII Festival Nika.

Ce film à la gloire des marins de la Marine Impériale Russe, dont la seule interprète est Anastasia Chirinsky-Manstein, qui depuis 90 ans vit à Bizerte. Elle raconte l’histoire authentique de l’émigration russe et de la dernière escale de l’escadre de la flotte Impériale Russe à Bizerte en Tunisie. Elle avait 8 ans, agripée au bastingage, à la fois merveilleux et effrayant, comme dans un conte de fée, fin 1920, l’escadre Russe entre dans le port tunisien de Bizerte. Agée de 95 ans lors de ce tournage en 2008, elle est la dernière survivante d’un épisode dramatique de l’histoire. Anastasia Chirinsky, née Manstein, fille d’officier de la marine, témoigne des souffrances, des privations, du courage et de l’espoir d’une fillette de 7 ans arrachée à sa terre natale contrainte à l’exil. Elle nous fait revivre avec précision l’un des bouleversements de l’histoire, la Révolution Russe, dans un récit précis, soutenu de documents de l’époque, relatant des faits historique oubliés ou ignorés par certains. Témoignant aussi de l’amour pour sa nouvelle terre d’accueil, la Tunisie et Bizerte où elle est devenue un personnage important. Elle décéde le 21 décembre 2009, dans sa maison à Bizerte agée de 97 ans, elle devait encore finir une partie de ses souvenirs afin de relater et d’authentifier des faits historiques, dont certains sont dans l’ombre ou volontairement éludés.

Film émouvant qui fut présenté par Atcorusse au Festival du film russe” Vesna” à Paris en 2008 au cinéma Lincoln, en présence du scénariste et caméraman Nicolas Sologubovsky et il avait obtenu le Premier Prix dans la catégorie documentaire.

jaq-bizerte-film1

Jaquette du DVD.

166996822

Remise du prix Nika 2009.

25
Déc

La dernière escale

   Publié par: artcorusse   dans Livres

laderniereescale.jpg

Ce livre raconte la dernière odyssée de la Marine Impériale Russe, partie de Sébastopol pour venir accoster dans la rade de Bizerte.
Il est écrit 75 ans après, par la dernière survivante, vivant à Bizerte, décédée le 21 décembre 2009 à Bizerte.
Née en 1912 en Russie, arrivée en Tunisie à l’âge de huit ans et qui a fêté ses 95 ans, lors du tournage d’un film, ou elle relate son histoire.
Anastasia Manstein-Chirinsky nous raconte le récit de cette frange de l’histoire, ignorée de la plupart de nos contemporains.
Ce livre lucide, serein et profondément humain, nous révèle un écrivain véritable.
Il a été publié en français en Tunisie et disponible également en langue russe.

309 pages, illustrations noir et blanc, au prix de 25euros (frais de port offerts pour la France)

bizerte-ru.jpg

Extraits en russe de l’ouvrage

http://www.sweeta.ru/books/manshtein.html (Cliquez)