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Mar

Nouvel académicien d’origine russe: Andreï Makine

   Publié par: artcorusse   dans Informations

Jeudi 3 mars 2016

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L’académie française accueille sous la Coupole

Andreï Makine

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L’écrivain d’origine russe Andreï Makine, lauréat du prix Goncourt et du Médicis pour Le testament français, a été élu jeudi à l’Académie française au fauteuil d’Assia Djebar,disparue en février 2015. Une consécration pour ce romancier longtemps boudé par les éditeurs et qui dut batailler pour obtenir la nationalité française.

Andreï Makine, né le à Kranoïarsk en Sibérie, petit-fils d’un émigré français, qui a vécu en Russie depuis la révolution de 1917. Bien qu’ayant eu une scolarité erratique, brillant élève de philosophie et de français qu’il étudie depuis l’école primaire, en URSS. Boursier, il rédige une thèse de doctorat sur la littérature française à l’Université de Moscou. Il collabore à la revue Littérature contemporaine à l’étranger (современная художественная литература за рубежом), et enseigne la philologie à l’Institut Novgorod. Au cours d’un voyage en France en 1987, il obtient l’asile politique, âgé de 30 ans, il s’installe à Paris, professeur de russe, dépose une thèse de doctorat sur Ivan Bounine à la Sorbonne.

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© Louis Monier

Premier roman La Fille d’un héros de l’Union soviétique (1990). Choisit le français comme langue scripturale.

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Prix Goncourt, Prix Médicis, Prix Goncourt des Lycéens 1995 (Le Testament français) ;

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Prix Eeva Joenpelto (Finlande) 1988 (Le Testament français); Prix RTL-Lire 2001 (La Musique d’une vie); Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco 2005 (pour l’ensemble de son œuvre); Prix Lanterna Magica du Meilleur Roman Adaptable à l’Ecran 2005 (La Femme qui attendait).

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Andreï Makine vit actuellement à Paris mais se tient, autant que possible, à l’écart de la vie littéraire, se consacrant entièrement à la littérature. L’obtention du Goncourt lui valut, entre autres, la nationalité française préalablement refusée en 1991

À 58 ans, Andreï Makine, Russe naturalisé français en 1996, est l’auteur de seize livres publiés sous son nom et quatre sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde. Ces romans sont traduits dans plus de 40 langues y compris en russe.

Sa grande maîtrise du français lui a valu de rallier tous les suffrages des critiques,  le comparant à un « Proust russe » ou à un « Tolstoï français ».

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Andreï Makine a aussi publié plusieurs romans sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde. Cela lui permet de faire passer un autre message dans un tout autre style. Ses romans sont traduits dans plus d’une trentaine de langues.

Makine est ainsi le cinquième immortel d’origine russe, emboîtant ainsi le pas aux Troyat, Kessel, Druon et Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie, laquelle a consacré toute son œuvre à la Russie. Il est élu au premier tour par quinze voix sur 26 votants.

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Election d’Andreï Makine

L’Académie française (26 votants), dans sa séance du jeudi 3 mars 2016, a procédé à l’élection au fauteuil de Mme Assia Djebar (F5). Les voix obtenues au premier tour sont les suivantes :

  1. M. Michel Carassou : 0
  2. M. Yves-Denis Delaporte : 0
  3. M. Éric Dubois : 0
  4. M. Andreï Makine : 15
  5. M. Olivier Mathieu : 0
  6. M. Valentin Ogier : 0
  7. M. Eduardo Pisani : 0
  8. M. Arnaud-Aaron Upinsky : 2

Bulletins blancs : 3

Bulletins blancs marqués d’une croix : 6

M. Andreï Makine est élu au premier tour par 15 voix. Il devra patienter pendant au moins un an avant de revêtir l’habit vert et d’être officiellement reçu sous la Coupole.

18
Déc

Andreï Makine vient de rentrer à l’Académie Française

   Publié par: artcorusse   dans Informations

L’Académie Française

L’écrivain Andreï Makine

L’écrivain Andreï Makine est devenu officiellement membre de l’Académie Française, après sa nomination en mars 2016 au fauteuil n° 5, auparavant occupé par l’algérienne Assia Djerbar il a prononcé jeudi 15 décembre 2016 son discours  de réception à l’Académie Française. Sous la Coupole, Makine, né en Russie et naturalisé français il y a vingt ans, a tenu à défendre son pays natal, dans un discours au sous-texte politique. Face à un public venu en très grand nombre, où l’on reconnaissait Olivier Nora, Olivier Bétourné, Bertrand Visage et Adrien Bosc du Seuil, Vera Michalski, Philippe Rey, mais aussi la comédienne Juliette Binoche , Makine a rappelé la raison d’être même de l’Académie en ces termes: «Assurer à la langue et à la culture françaises le rayonnement le plus large possible et offrir à cette tâche le concours des intelligences œuvrant dans les domaines les plus variés.» Ce fut un discours fleuve, dans lequel il a évoqué Saint-Simon, la visite de Pierre le Grand aux académiciens, la tsarine francophone Catherine II, Fonvizine et ses Lettres de France, qu’il a citées abondamment, Voltaire, Pouchkine et Tolstoï, Tchekhov et Dostoïevski, et plus près de nous, Edmonde Charles-Roux. Makine n’a jamais mâché ses mots, encore moins sous la Coupole, avec son égale voix de baryton roulant les « r ».

Lire l’intégrale de son discours:(CLIQUEZ)

Voir sur Artcorusse biographie d’Andreï Makine: (CLIQUEZ)

Son épée d’académicien, réalisée par le joaillier Chopard, lui a été remise par Mme Danièle Sallenave, lors d’une cérémonie privée, le 7 décembre 2016.
L’épée arctique appartient à l’hiver, saison préférée de l’académicien.

L’écrivain russe a tenu à collaborer avec Louis Chopard pour la conception de cette épée unique. Il a lui-même réalisé des croquis et calligraphies afin de faire part de sa volonté aux artisans de Chopard.

Son épée est ornée d’un pommeau d’argent en forme de corde tressée qui accueille une magnifique grenouille, personnage présent au sein des contes russes les plus célèbres. Cette grenouille est sertie de 500 émeraudes et de 11 diamants blancs. Elle pivote sur elle-même dans son écrin de saphir.

La poignée de l’épée a été sculptée dans deux ampoules de quartz rutilé. Elle représente un sablier brisé duquel s’échappent des billes d’or jaune Fairmined. Le « F » inscrit en cyrillique ” Ф ” et en alphabet français rappelle la nationalité franco- russe de l’écrivain, la plume et le parchemin participent à la trame narrative, jusqu’au fourreau qui fige à jamais l’épée dans une gangue de glace, comme le cœur de l’écrivain l’est dans sa nostalgie.