Le contre ténor Alexis Vassiliev et François Pernel à la Harpe.

Vendredi 9 mai 2014

LE CONTRALTO : UN AUTRE ASPECT DU CONTRE-TENOR 

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« Farinelli avait une voix de soprano éclatante, moelleuse, pleine, claire, égale […] dans de nombreux opéras, un seul air, le plus souvent un adagio, avait été écrit pour lui dans le registre du contralto et tous les autres dans le registre du soprano. Son intonation était d’une justesse impeccable, son trille élégant, sa poitrine tenait le souffle avec une vigueur exceptionnelle et sa gorge était très agile, si bien qu’il produisait les intervalles les plus éloignés rapidement, avec une facilité et une sûreté extrêmes […] » (J.J. Quantz, 1755)

Cette technique de chant, celle des castrats dont Farinelli fut l’un des plus célèbres, Alexis Vassiliev la maintient vivante aujourd’hui. Doué d’un pur contralto, il travaille incessamment à en entretenir la profondeur, la puissance et l’expressivité qui caractérisaient les voix de ces chanteurs qu’on voyait aussi au théâtre.

Il anime ainsi un registre moins entendu que celui des sopranistes, mais qui évoque au plus près celui des interprètes légendaires de Jules César, Orlando et tous les héros incarnés par l’art de Farinelli et ses rivaux.

La voix de contre-ténor a existé avant, pendant et après l’époque des castrats. Si c’est le désir de fixer la tessiture du jeune garçon qui a provoqué l’usage de la castration, on peut de nos jours interpréter ce répertoire des castrats grâce aux voix de  contre-ténors,  notamment dans le registre chaud et profond du contralto que possède Alexis Vassiliev, comme le possédaient certains grands castrats. Un registre rare qu’une  technique exceptionnelle permet d’entretenir et d’enrichir, tout en faisant passer cette voix  dans le domaine de la musique contemporaine, y compris dans certaines pièces créées exprès pour elle.

L’association voix/harpe est très ancienne. On  la rencontre dans l’Antiquité grecque, notamment. Si par la suite, à certaines époques, la harpe a connu un emploi plus restreint, aujourd’hui Alexis Vassiliev et François Pernel font revivre cette union dans des répertoires d’époques variées, jusqu’à nos jours (Ave Maria de François Pernel).

Temple du Luxembourg

58 rue Madame 75006  Paris

Places : 20 euros (réd. 15 euros – moins de 15 ans)

Renseignements : 06 81 35 90 42