La poétesse, scénariste et actrice russe s’est éteinte hier, à Moscou le 29 novembre.

Bella Akhmadoulina, née le 10 avril 1937 d’un père tatar haut fonctionnaire et d’une mère d’origine italienne,

elle était un symbole de la libération littéraire de la période du dégel.

En 1955, la jeune femme publie ses premiers poèmes dans la revue octobre. Son premier recueil, La corde, est publié en 1962. C’est l’époque d’ouverture culturelle lancée après l’arrivée au pouvoir de Nikita Khrouchtchev et la déstalinisation. Elle se marie en 1954 avec Evgueni Evtouchenko, autre symbole littéraire de cette période de liberté.


Bella Akhmadoulina avec V. Poutine.

Elle est aussi une des plumes qui collabore à la parution non autorisée de l’almanach Métropole en 1967, avec Vassili Axionov et Viktor Erofeev. Ce dernier a d’ailleurs déclaré : « Bella était une figure-clé de la génération des années soixante, une plume claire et autonome, une grande poétesse », à l’annonce du décès.

Actrice et scénarite:
1964 : Mne dvadtsat let de Marlen Khutsiyev : son propre rôle.
1964 : Il était une fois un gars de Vassili Choukchine : un reporter.
197O : Sport, sport, sport d’Elem Klimov : son propre rôle.
1992 : Sergueï Paradjanov. Le dernier printemps de Mikhaïl Vartanov et de Sergueï Paradjanov : son propre rôle.

Le prix Nobel de la littérature de 1987, Joseph Brodsky, l’a qualifiée “d’héritière incontestable de la lignée Lermontov-Pasternak dans la poésie russe“.

Enfin, Bella Akhmadoulina avait signé en 1993, après la chute du régime soviétique, la « lettre des 42 » qui demandait l’interdiction des mouvements et partis communistes et nationalistes en Russie. La poétesse est décédée d’une crise cardiaque à Peredelkino, dans la banlieue de Moscou.

« C’est une perte irréparable. Son oeuvre fait partie des classiques de la littérature russe. Nous sommes en deuil », a déclaré le président Dmitri Medvedev.