CINÉRUSSIA

“RACHMANINOV LES LILAS BLANCS”

film de Pavel Lounguine

lundi 17 septembre à 20h 

cinéma CGR de Niort.

 

Le film évoque la vie du célèbre compositeur et pianiste Sergei Rachmaninoff. D’après la légende Rachmaninov recevait après chaque concert un bouquet de lilas blanc de la part d’une belle inconnue. Parti à l’étranger, épuisé par les concerts qui se succèdent et par la nostalgie de la Russie, Rachmaninov est épuisé nerveusement. Sa femme, qui l’aime, ne peut plus supporter tout cela et décide de le quitter. Et soudain le mystère du lilas blanc est éclairci…

Lorsqu’il réalise Rachmaninov, Pavel Lounguine vit en France depuis dix-sept ans. Il a quitté la Russie en 1990, de même que le musicien la quittait en 1917. Vivre hors du pays natal n’est pas une donnée inconnue pour l’artiste, fort attaché à sa culture d’origine, comme en témoignent ses longs métrages. Pourtant, si la nostalgie semble le regard exclusif que porte Rachmaninov sur la Russie d’avant les bolcheviks, le cinéma de Lounguine n’évite pas celle de son temps, de la fin du communisme (Такси блюз, 1990) aux dérives mafieuses (Олигарх, 1992).

Sorti en 2007 sur les écrans russes sous le titre Lilacs (Lilas), rebaptisé aujourd’hui Rachmaninov, le film de Pavel Lounguine sort en France directement en DVD, 14 ans plus tard. La France connaît bien ce réalisateur russe, Pavel Lounguine, depuis sa retentissante entrée au palmarès du Festival de Cannes lors de l’édition 90 : Prix de la mise en scène pour son Taxi blues. Ce film, tout frais perestroiké, valait surtout par sa remise à l’heure de quelques pendules au sujet d’une Russie en perte de repères.

Au lendemain de la Révolution russe de 1917, et la mort dans l’âme, Serguei Rachmaninov avait quitté sa Russie natale pour une Amérique prête à lui dérouler le tapis rouge de la célébrité. On comprend très bien dès lors ce qui a intéressé le cinéaste russe dans le parcours déchiré du compositeur. Le thème de l’exil qui est au centre d’un film ne proposant de la vie du célèbre compositeur que deux de ses quatre périodes de crise d’inspiration : 1897-1900, après l’échec spectaculaire de sa Première Symphonie dirigée par un Glazounov saoul, et 1916-1926, soit le présent dans lequel se déroule ce Rachmaninov qui carbure au commode procédé du flash-back.
L’exil américain généra effectivement chez Rachmaninov une spectaculaire impuissance musicale d’une dizaine d’années !

Cinéma CGR

 Place de la Brèche, 79000 Niort