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Une oeuvre admirable, puisée aux sources pures de l’iconographie tant russe que serbe Ivan Artiomovitch Kuleff, né à Rostov-sur-le-Don en 1893 et mort à Montmorency près de Paris en 1987, est l’un des peintres de l’émigration russe les moins connus de nos jours. Élève de Valentin Serov et de Constantin Korovine à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, il émigre en 1918 à Constantinople puis en Croatie et Macédoine, où il exerça son talent d’abord comme portraitiste et décorateur au théâtre de Skopljé (alors serbe). Sa rencontre avec le métropolite Barnabé (Rossitch), évêque de cette ville et futur Patriarche de Serbie (1930-37), fut alors providentielle pour ce peintre né dans une famille sacerdotale et qui avait hésité entre l’iconographie et la peinture profane. Il reçut en effet la mission de retrouver la plus ancienne représentation existante de saint Sabbas, de la Macédoine à la Dalmatie, recherche longue et difficile qui se transformera pour le peintre en une quête mystique, le marquant pour toute sa vie. A la fin des années 20 il rejoignit Paris, mais fut confronté lors de son voyage à la disparition à la suite d’un accident ferroviaire
de tous ses tableaux enregistrés comme bagages. Et ce malheur se reproduisit lors de la Seconde Guerre mondiale…

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©Ymca Presse

Une exposition de ses oeuvres devait avoir lieu à Bruxelles, il les y expédia, mais une bombe les détruisit en tombant sur le wagon qui les transportait. L’après‑guerre lui fut plus favorable. Plusieurs expositions eurent lieu à Bruxelles, La Haye, en 1948 à Meudon où fut donnée une analyse élogieuse de son œuvre par G. Morel, à Florence en 1951 où il présenta notamment ses deux oeuvres majeures : sa série d’illustrations à la tempera de la Divine Comédie de Dante dans sa maison, et celles du Livre de Job à l’encre de Chine. Il participait régulièrement à tous les salons d’Art libre et des Indépendants. En 1955, la critique d’art Lidartseva publia à Paris dans la revue russe « La Renaissance » une étude approfondie de la peinture de Kuleff regrettant qu’il soit si injustement ignoré : « ses tonalités préférées sont le gris et le vert argenté, mais l’on trouve aussi chez lui le bleu teinté de marron ou associé à d’autres couleurs, et il utilise beaucoup la détrempe, peut-être sous l’influence de la technique de l’icône…

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© Ymca Press

Porté vers la grande littérature mondiale, qu’il n’a cessé d’illustrer, il admirait aussi Rouault et Chagall, ses contemporains en peinture en France… Mais il est resté aussi fidèle à l’iconographie : six parmi ses icônes ont été présentées en 1968 à l’exposition organisée par l’Association parisienne “l’Icône” dont il était membre. Il a peint une fresque monumentale pour le monastère bénédictin de Chevetogne (Belgique) et a travaillé avec le grand iconographe Grégoire Krug.

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