Soirée exceptionnelle

” Assia Douroff ” (1908-1999)

Une “invisible” d’Alexandre Soljenitsyne

Lundi 24 février 2020 à 18 h 30. 

Centre Culturel Alexandre Soljenitsyne, Librairie

“Les Éditeurs Réunis”, V° Paris

Assia Douroff, en 1929-1930.

Anastassia Borissovna Dourova est née près de Saint-Pétersbourg en 1908 dans une famille dont le destin était lié à celui de la dynastie des tsars. Petite, elle vécut les moments tragiques de la Première Guerre mondiale et de la révolution. Comme beaucoup, sa famille dut quitter sa terre si aimée et entrer dans un exil obscur. Atterrie en France contre sa volonté, petite Assia ne put jamais oublier le peuple qui lui avait donné la vie. Profondément russe et élevée dans des traditions spirituelles de la Russie, elle accepta néanmoins d’ouvrir son cœur aux richesses que son pays d’accueil lui offrait. Inscrite au Collège catholique Sainte-Marie de Neuilly à l’âge de 12 ans et souffrant de ne pas pouvoir communier régulièrement, elle entra à l’Église catholique, sans pourtant jamais renier le christianisme orthodoxe si cher à ses ancêtres. En son cœur, elle a toujours considéré les deux Églises comme deux sœurs que les circonstances historiques et le péché des hommes rendirent étrangères l’une à l’autre.

Elle avait été, quinze ans durant, un de ces rares fils reliant les Russes dissidents avec l’Occident. C’est par elle, intendante anonyme de l’ambassade de France à Moscou, que Soljenitsyne put faire passer à l’Ouest les manuscrits d’Août Quatorze et de L’Archipel du Goulag. Anastasia (dite Assia) Douroff, fille d’émigrés orthodoxes devenue catholique (consacrée au sein de la Communauté Saint-François-Xavier), est décédée le 8 juin après quatre-vingt-dix ans d’une vie toute vouée à la liberté de sa terre d’origine. Son témoignage demeure, notamment sous la forme du journal de ses années moscovites

Avec la participation de :

Mère Anne, moniale du monastère N.-D. de Toute-Protection.

Monastère, le plus ancien monastère orthodoxe de France, a été fondé en 1946 par quatre moniales – d’origine grecque pour l’une, russe pour les autres – qui s’étaient déjà réunies en communauté et cherchaient un lieu où s’établir. Cette année là, elles reçurent par legs une vaste demeure au nord de la Bourgogne, à Bussy-en-Othe, et s’y installèrent. Alors très pauvres, elles travaillèrent avec un courage remarquable, aidées par des amis et portées par la prière liturgique qui, dès l’origine, fut au cœur de leur vie monastique. L’hospitalité s’inscrivit tout naturellement comme une vocation prédominante de la communauté qui, au fil des ans, se fortifia. Elle compte maintenant 22 sœurs venues de tous les horizons et accueille de nombreux fidèles pour les liturgies dominicales et les grandes fêtes de l’Eglise.

y

Yves Hamant, Professeur émérite d’études slaves à l’université Paris-Ouest-Nanterre, il est l’auteur de Après un régime d’oppression. Entre amnésie et catharsis (Presses universitaires de Paris-Ouest, 2012). Président de l’Association Istina de 1912 à 1913, arraché culturel à l’ambassade de France à Moscou de 1974 à 1974.

 Frère Bertrand Jeuffrain, prieur du Monastère N.-D. de la Sainte-Espérance (Mesnil saint-Loup). Né à Paris, en 1956, dans une famille catholique pratiquante, deuxième d’une fratrie de quatre, Frère Bertrand décide qu’il sera moine à l’âge de cinq ans. Jeune, il se passionne pour la littérature et lit Proust, Tolstoï, Dostoïevski ou encore Zola : « J’aime les auteurs prolifiques, ceux qui nous font entrer dans un monde d’où l’on ne sort pas ». Frère Bertrand, moine-éditeur passionné de la Russie et traducteur de Mot à mot. Il est venu pour la première fois en Russie, c’était en 1985, à l’aube de la pérestroïka. Il a pris le train à Paris un après-midi d’août. Le jeune moine catholique de 29 ans s’apprêtait à passer derrière le rideau de fer. Il allait à Moscou rendre visite à une cousine en poste à l’ambassade de France et se reposer un peu.

 

Y

 

 

Librairie les Éditeurs Réunis & Centre culturel Alexandre Soljénitsyne

11 rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005, Paris

Téléphone : 01 43 54 74 46
Métro : Maubert-Mutualité.