Eglise de l'Institut Saint Serge, 93 rue de Crimée 75019 Paris

La Direction, le corps enseignant et les étudiants de l’Institut Saint-Serge lancent par la présente un appel au secours !

Aussi incroyable que cela puisse paraître les peintures de l’escalier extérieur donnant accès à l’église Saint-Serge sont en train d’être détruites sous nos yeux ! Un inconnu se réclamant de la bénédiction du recteur Vladislav Trembovelski et d’une décision du conseil paroissial, qui ni l’un ni l’autre n’ont compétence ni droit de décision en la matière, s’est mis à anéantir non seulement les couches de peinture mais aussi l’enduit, de façon à ce que là où il a sévi, il ne reste plus que le mur nu en briques !

Cet acte barbare ” soit disant de restauration, constitue une violation impardonnable du patrimoine culturel, artistique et ecclésial de l’émigration russe en France.
L’œuvre iconographique de Dimitri Siméonovitch Stélletsky, une figure phare du célèbre mouvement en faveur d’un renouveau profond des arts plastiques dans la Russie du début du XXe siècle, du « Monde de l’art » (mir iskustva), est aujourd’hui connue dans le monde entier.

Iconostase et intérieur de l'eglise peinte par Dimitri Siméonovitch Stélletsky
 entre 1925 et 1927.

Ses icônes sont conservées dans les églises et chez les particuliers dans toute l’Europe. Mais évidemment le gros de son œuvre subsiste jusqu’à ce jour en France. Or, la pièce maîtresse, le chef d’œuvre absolu de cet artiste, est précisément l’ensemble des icônes et des peintures murales de l’église Saint-Serge à Paris.

Qui aurait pu imaginer qu’un jour ils se trouveraient des personnes si ignares ou peut être tout simplement indifférentes pour confondre une restauration avec une destruction totale en vue d’une imitation ultérieure plus ou moins fidèle.

Fresques avant destruction.

Le plus aberrant consiste dans le fait que rien, mais rien du tout n’exigeait un tel acte sacrilège ; et le mot n’est pas trop fort puisque le buste entier d’un Père de l’Église représenté en posture de prière – corps, bras et tête – a ainsi disparu !

 Saint Maxime le Confesseur représenté en posture de prière, sur le pilier, détruit.
© Cyril Semenoff-Tian-Chansky

A l’instant précis où la destruction était en train de s’accomplir, c’est-à-dire ce vendredi 25 mai 2012 autour de 14 h, le Doyen de l’Institut, accompagné de quatre professeurs, se trouvait, en passant devant l’église, confronté avec le spectacle hallucinant d’un jeune homme munis d’un marteau et d’un burin s’appliquant à briser et à faire tomber la peinture murale de D. Stélletsky, certes endommagée par les fuites d’eau causées par le mauvais état de la toiture, mais sans aucun doute parfaitement restaurable.

Fresque après destruction.

L’ayant sommé d’arrêter immédiatement cette action, il ne restait plus au Doyen, et aux professeurs présents, qu’à  prendre la mesure proprement effroyable des dégâts. Les signataires du présent cri au secours exigent l’arrêt immédiat de cet acte de vandalisme !

Le Doyen, les enseignants et les étudiants de l’Institut.

Une réponse a été faite aux reactions d’indignation le 28 mai par des membres du bureau du Conseil Paroiossial, suite à l’article ci-dessus: “comme quoi ce qui a été retiré n’est qu’une frise décorative  sans intérêt majeur esthétique ou historique, puisqu’il s’agit que d’une frise imitant un voile….”, (l’on oublie les prières en slavons qui se trouvaient au dessus...) “…et que sur la colonne Saint Maxime le Confesseur n’était pas restaurable” ! ( regardez la photo au dessus dans l’article)

(Rappelons que toute la décoration extérieure et intérieure  y compris du mobilier sont des mains et des pinceaux de Dimitri Stelletski datant de 1925-1927)

Réactions dans la presse :

Le Figaro: ( Cliquez )

Parlons orthodoxie: ( Cliquez )

La Croix : ( Cliquez )