Hommage à Andreï Tarkovski

 

Du 1er septembre au 8 octobre 2017

 

Andreï Tarkovski (1932-1986), cinéaste russe, auteur d’une filmographie courte et puissante, qui suscite la plus grande ferveur chez les cinéphiles du monde entier, le grand Ingmar Bergman lui vouait sa plus grande admiration.

 

Andreï Tarkovski (1932-1986) en tournage.

Andreï Arsenievitch Tarkovski ( Андрей Арсеньевич Тарковский) réalisateur soviétique né le 4 avril 1932 à Zvrajie dans la région d’Ivanovo en URSS, il est décédé à Neuilly sur Seine, près de Paris le 29 décembre 1986.

Considéré comme le plus grand réalisateur soviétique avecSerheï Eisenstein, il a réalisé sept longs-métrages qui le placent parmi les maîtres du 7ème Art. Son premier film, L’Enfance d’Ivan, (présenté en inauguration le 5 septembre) est considéré comme le chef de file d’un renouveau du cinéma soviétique. Mais Tarkovski s’éloigne ensuite de toute considération politique pro-soviétique, ce qui le fera se confronter à la censure durant ses quatre films suivants. Il choisit à la fin des années 1970 de quitter son pays natal pour réaliser ses deux derniers films à l’étranger, car les organes de cinéma de l’URSS ne lui permettent plus de financer ses films.

Il est récompensé dès son premier long-métrage du Lion d’Or à la mostra de Venise en 1962. À leur sortie, ses films sont des succès critiques mais peinent à trouver leur public. Ils rencontrent néanmoins du succès quand ils sont de nouveau autorisés en lors de la péréstroïka mais aussi en France à partir de 1986 et de son Grand Prix du Jury pour “le Sacrifice”, méditation sur la mort, l’importance de la parole, de la parole donnée, de la prière, est le testament du cinéaste.

Cinéaste exigeant, porté vers la spiritualité et le lyrisme de la culture russe. Il se trouvait dans un pays ou la censure ne l’épargna point.

Visionnaire il chercha à dénoncer la décadence du monde.

Andreï Tarkovski a signé sept films, tous entrés dans l’histoire du cinéma. Ils viennent d’être restaurés, pour les offrir aux spectateurs d’aujourd’hui dans les meilleures conditions.

Cet événement s’accompagne en cette fin de saison de deux hommages majeurs, l’Institut Lumière prend le relais de cette redécouverte à la rentrée 2017 au Hangar du Premier-Film, après le Festival de la Rochelle et la Cinémathéque de Paris.

« Tous mes films, d’une façon ou d’une autre, répètent que chaque individu noue par son destin un lien avec le destin humain en général. » Andreï Tarkovski (Le Temps scellé, éd. Philippe Rey, Fugues, 1986, 2014)

« Si Tarkovski est pour moi le plus grand, c’est parce qu’il apporte au cinématographe, dans sa spécificité, un nouveau langage qui lui permet de saisir la vie comme apparence, comme songe. » Ingmar Bergman

PROGRAMME

 Vendredi 1er  septembre à 20h45 – Samedi 2 à 18h – Mercredi 6 à 20h30 – Mardi 3 à 20h30

 “STALKER” (1979, 2h43, N&B et coul)

Un « stalker » emmène deux voyageurs à travers une zone dangereuse à la recherche d’un endroit magique…

La question de la foi se pose à nouveau ici de façon aussi aiguë que dans Andreï Roublev. Tarkovski adapte au cinéma Pique-nique au bord de la route, un roman des auteurs de science-fiction peut-être les plus populaires en URSS, les frères Strougatski, qui sont également scénaristes du film. Le cinéaste déploie tout son talent de mise en scène pour  donner vie à la Zone, au cœur de laquelle le Stalker guide l’Écrivain et le Scientifique. Comme dans Solaris, le fantastique imprègne tout le film sans pour autant passer par des effets spéciaux spectaculaires, mais plutôt par le montage visuel et sonore et par l’art de la narration. Sous couvert d’un périple chaotique d’hommes pleins de ressentiment et de frustration mais aussi d’espoir, c’est quelque chose d’essentiel qui se joue là. Andreï Tarkovski : « La Zone, c’est la vie. Et l’homme qui passe à travers se brise ou tient bon. Tout dépend du sentiment qu’il a de sa propre dignité, et de sa capacité à discerner l’essentiel de ce qui ne l’est pas. »

Mardi 5 septembre à 19h: Soirée inaugurale

 “L’ENFANCE D’IVAN(1962, 1h35, N&B)

Séance présentée par Pauline de Boever

Сhef-d’œuvre du cinéma mondial, une histoire poignante de la paix, de la haine et de la mort. L’enfance d’Ivan, 12 ans, s’est treminée au moment où, sous ses yeux, les nazis ont fusillé sa mère et sa sœur. Son père est mort au front.  Devenu orphelin, Ivan rejiont une unité militaire et devient un éclaireur redoutable. Et c’est seulement dans ses rêves qu’Ivan peut retourner dans son enfance.  Le Lion d’or à la Mostra de Venise, 1962, La Porte d’or au festival de San-Francisco, 1962, La Tête d’or Palenke au festival d’Acapulco, 1963

 Dimanche 3 septembre à 17h – Samedi 16 à 16h15 – Samedi 7 à 18h

“SOLARIS” (1972, 2h49, N&B et coul)

Envoyé sur la base spatiale Solaris, Kelvin, un ingénieur russe, est confronté à une mystérieuse forme de vie.

Le cosmonaute Kris Kelvin reçoit la mission de se rendre sur la planète Solaris afin d’enquêter sur les événements étranges qui s’y sont produits. Au terme d’un long voyage, il débarque dans la station d’où les scientifiques observent la planète océan. L’un d’entre eux s’est suicidé, les autres sont en proie à des visions issues de leur passé. Kelvin comprend que la planète génère l’apparition de ces souvenirs issus de l’esprit humain lorsqu’il se retrouve confronté à sa compagne décédée“.

La planète Solaris, pleine de mystères, de souvenirs, de rêveries !

Mardi 5 à 19h – Vendredi 8 à 19h – Samedi 9 septembre à 16h30 – Dimanche 10 à 14h30

 

 “L’ENFANCE D’IVAN(1962, 1h35, N&B)

Orphelin depuis l’assassinat de sa famille par les nazis, Ivan, douze ans, est devenu éclaireur au sein de l’armée soviétique […]

Mercredi 13 à 20h – Dimanche 17 à 16h30 – Mercredi 4 à 20h30

 

ANDREÏ ROUBLEV (1966-1969, 3h06, N&B et coul)

À travers une série de tableaux, le récit du périple dans la Russie moyenâgeuse du peintre d’icônes Andreï Roublev. Tout juste sorti du monastère, cet artiste va se confronter à la  beauté, mais aussi à la violence du monde […]

Jeudi 21 20h45, Soirée conférence & film – Samedi 23 à 18h30 – Vendredi 29 à 21h

Jeudi conférence à 19h donnée par Martin Barnier, docteur en études cinématographiques. Il présentera ensuite le dernier film du réalisateur russe : Nostalghia.

  “NOSTALGHIA” (1983, 2h10, coul)

Un poète veut écrire un livre sur un compositeur russe du XVIIIe siècle qui vécut en Italie et ne retourna dans son pays que pour y mourir […]

 Mercredi 4 octobre à 18h30 – Vendredi 6 octobre à 19h – Dimanche  8 octobre à 14h30

 “LE MIROIR” (1974, 1h46, N&B et coul)

Aliocha, un cinéaste de 40 ans, tombe gravement malade. Il se remémore alors son passé et rassemble les souvenirs qui ont marqué son existence […]

“Le Miroir”, film autobiographique d’Andreï Tarkovski, ressuscite le passé sous forme de fragments apparemment décousus, issuses de la vie personnelle du cinéaste et de l’histoire qui l’a traversée, surgies dans la mémoire sous le choc d’émotions disparates. D’abord, un afflux de souvenirs de son enfance : la mère, abandonnées de son mari, toujours présent à travers des poèmes; un violent orage, l’incendie d’une grange. Tente ans plus tard, en miroir, la vie d’ Andreï qui, malade, téléphone à sa mère: comme l’avait fait son père, il a quitté sa femme et son fils. Les tumultes de l’histoire défilent par fragments, par le biais de vieux films d’actualité: la guerre d’Espagne, la prise de Berlin, les fêtes de la victoire à Moscou….

Le comité du cinéma de l’URSS (Goskino) a promis à deux reprises d’envoyer le film au festival de Cannes, mais l’autorisation n’a finalement pas été obtenue. Les compagnies de distribution étrangères ont acheté le film malgré le prix exorbitant imposé par les fonctionnaires du Goskino. En Italie « Le Miroir » est devenu meilleur film étranger en 1980.

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