Un sceau en plomb du 13ème siècle en Russie

Des fouilles archéologiques menées en été 2017, dans le centre de la ville russe de Yaroslavl avant l’installation d’un nouveau système d’égouts ont mis au jour un ancien sceau en plomb du début du 13ème siècle au Mitropolichy Palat (Chambre Métropolitaine des Évêques), la plus ancienne structure de la ville. Il avait appartenu à l’épouse de Vladimir Sviatoslavitch (ou Vladimir Le Grand) et mère de Iaroslav le Sage.

Yaroslav Vladimirovitch, le Sage, ou le Boîteux, est né très certainement en 979, à Vychhorod (région de Kiev). Il est décédé le 19 ou 20 février 1054

Grâce à cette découverte, on connait maintenant le nom de la Grande Duchesse qui était Maria.

« Dans la Russie médiévale, tous ceux qui avaient une position d’autorité (grands princes et princesses, et les hauts rangs du clergé) avaient leur propre sceau, qui était apposé sur tous les documents officiels et décrets. Nous avons plusieurs milliers de tels sceaux datant de l’ère pré-mongole, mais en trouver un ayant appartenu à une femme est cependant très remarquable » précise le Dr Pyotr Gaidukov, directeur adjoint de l’Institut d’Archéologie.Le Dr Gaidukov fait autorité sur les timbres et les sceaux de la Rus’ de Kiev, et est responsable de cette récente découverte.

Cette découverte donne aux archéologues des raisons de croire que près de la Chambre Métropolitaine, qui date du 17ème siècle, devait se tenir la célèbre cour du Prince Vsevolod. Il avait été tué en 1238 au cours de la légendaire bataille contre le chef de guerre mongol Batu-Khan sur les rives de la rivière Sit.

Chef mongol Batu-Khan (1205, mort en 1255 à Saraï, dans l’actuelle Russie), petit-fils de Gengis Khan, est le premier khan de la Horde d’or 

Le sceau en plomb a été trouvé en bon état, près des fondations de la structure en bois; il porte les images de Saint Constantin et Marie. Il a été mise au jour dans une couche culturelle datant du tournant du XIIIe siècle.

Le Dr Gaidukov a expliqué que les sceaux royaux au 12ème et 13ème siècles en Russie portaient généralement les images des saints patrons du propriétaire, d’après lesquels les dirigeants tiraient leur prénom.

Le fait que ce sceau montre à la fois un saint homme et femme signifie qu’il a appartenu à une princesse royale, puisque l’image de l’autre saint se référait à son mari. « La datation exacte de ce sceau, ainsi que de son lieu de découverte, nous donne des raisons de croire qu’il appartenait à la femme de Vladimir Le Grand (1186-1218) » rapporte le chercheur. Le nom de sa femme était inconnu jusqu’à présent. Tout ce que l’on savait sur elle était que, après la mort de son mari, elle avait pris le voile sous le nouveau nom d’Agafya (Agatha).

« Cependant, l’image de Sainte Marie sur le sceau prouve que son nom de baptême était Marie. Enfin, la princesse mystérieuse a repris son nom. » ajoute le Dr Gaidukov, « ce type de sceau en plomb était essentiel pour un dirigeant, il donnait autorité à tous les documents légaux, comme ceux qui confirmaient la propriété des terres. Une duchesse qui avait son propre sceau avait automatiquement le droit d’accorder des droits de propriété en son nom propre ».