Une plaque va être apposée 84 rue de Lourmel 75015 Paris

skobtsov

La Maire de Paris a fixé la date de l’inauguration de la rue Marie Skobtsov à 11h15 jeudi 31 mars (jour anniversaire de sa mort à Ravensbrück le 31 mars 1945 et 125e anniversaire de sa naissance) à 11h 15.
Cette rue créée récemment est située au niveau du 84 rue de Lourmel presque face au 77 rue de Lourmel

Paru une première fois en 2000 chez un autre éditeur, la biographie de Marie Skobtsov reparaît actualisée ; en effet, depuis, en 2004 exactement, Mère Marie Skobtsov a été canonisée par le Patriarcat de Constantinople et est donc appelée aujourd’hui par de nombreux orthodoxes Sainte Marie de Paris !

Un appétit de vivre incroyable

Mère Marie Skobtsov ou sainte Marie de Paris, en russe Мать Мария (Скобцова), née Elisabeth Pilenko le 8 (21) décembre 1891 à Riga, dans le gouvernement de Livonie qui faisait alors partie de l’Empire de Russie et morte le 31 mars 1945 à Ravensbrück, est une poétesse, mémorialiste et membre de la résistance française, devenue religieuse orthodoxe. Elle a été canonisée comme martyre de la Foi par l’Eglise orthodoxe (Patriarchat de Constantinople) le 16 janvier 2004, fille d’un procureur de Riga, elle montre dès sa jeunesse un appétit incroyable de vivre et comprendre le monde. Éprise à 15 ans d’un des plus grands poètes russes de l’époque Alexandre Block, hélas ! inaccessible, elle épouse à 18 ans l’un de ses compagnons,un juriste féru de littérature, Dimitri Kouzmine-Karavaïev, quatre ans plus tard elle a un enfant avec un inconnu, divorce de son premier mari qui deviendra  catholique, puis prêtre, spécialiste de l’orthodoxie, elle se remarie en pleine révolution russe avec un officier russe blanc, Danili Skobtsov, qui lui donne très vite deux autres enfants.

Après bien des péripéties, la petite famille aboutit à Paris, dans le XV° où Lisa va rencontrer Serge Boulgakov et Nicolas Berdiaev au sein de la jeune Action chrétienne des étudiants russes (l’ACER, toujours bien vivante aujourd’hui !) Elle va alors entamer un approfondissement spirituel  qui la conduira à demander la consécration religieuse à Mgr Euloge, évêque orthodoxe de l’immigration russe. Elle prend en 1932 le voile sous le nom de Mère Marie, sans toutefois jamais divorcer de son cosaque qui restera toujours amoureux d’elle… Deux ans plus tard, elle ouvre un foyer à Paris, 77 rue de Lourmel (15°) pour accueillir plus d’une centaine de russes dans le besoin. Jusqu’en 1938, le fameux père Lev Gillet (le « moine d’Orient », si bien décrit plus tard par Elisabeth Behr-Sigel), en sera le chapelain, le père Dimitri Klépinine lui succèdera.

Déportée après une lâche dénonciation

Puis, quand arrive la guerre, Mère Marie, femme au tempérament de feu, « fougueuse et incontrôlable moniale » (p.119), se dépensera sans compter, aidée du Père Dimitri, pour sauver des Juifs. Mais, après une lâche dénonciation, ils seront arrêtés par la Gestapo le 10 mars 1943, de même que Youri, le fils de 19 ans de Mère Marie qui se destinait à devenir prêtre et un quatrième ami. Ils seront déportés tous quatre et mourront dans un camp, les hommes à Dora, Mère Marie à Ravensbrück ; elle y sera gazée au printemps 1945, en prenant la place d’une femme juive, peu de temps avant la libération du camp, mais non sans avoir fortement impressionné par sa bonté, sa force et sa foi nombre de ses compagnes de captivité, dont une certaine Geneviève de Gaulle…

Ce livre, dont le style s’apparente parfois à celui d’un roman, peut être une première introduction intéressante au lecteur qui ne connaît pas encore cette Mère Marie, à la vie aussi bien remplie qu’originale ! Un film sur sa vie a été tourné en 1982, avec Lioudmilla Kassatkine dans le rôle principal.

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Inauguration officielle le 31 mars 2016 à 11h 15.

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Marie Skobtsov. Sainte orthodoxe victime du nazisme (1891-1945)

de Laurence VARAUT

Salvator, Paris, 2014, 192 p., 20 €