Présente

“En se couchant il a raté son lit”

d’après Daniil Harms

du 11 au 31 mars 2019

Salle Roger Blin, Théâtre Gérard Philipe

Mise en scène: Lilo Baur et Jean-Yves Ruf

Avec: Elissa Allouba, Joan Beliviure, Jean-Christophe Cochard, Isabel Aimé, Gonzales Sola, Laurence Mayor, Vincent Mourlon, Pierre)Yves Poudou.

Lumière: Jean Bellorini.

Scénographie: Laure Pichat.

Son: Xavier Jacquot.

Costumes: Agnès Falque, Marlène Hervé.

Durée: 1h 15 environ.

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Les textes de Daniil Harms sont des petits trésors d’humour, vifs et cruels. Le titre du spectacle en témoigne. Pourtant, si l’on plonge dans la biographie de cet auteur, on ouvre en même temps l’une des pages les plus sombres de l’histoire du XXe  siècle. Poète proche du peintre Kazimir Malevitch et cofondateur de l’Oberiou, dernière organisation littéraire de gauche en Russie soviétique avant l’avènement d’une censure totale, né en 1905 et mort de faim pendant le siège de Leningrad en 1942, Daniil Harms a connu un destin heurté, marqué par la grande confusion de son époque. Harms n’a pas eu le temps de se faire connaître avant de se voir interdire toute publication. Il n’a vu paraître de son vivant que deux courts poèmes (en 1926 et 1927). Réhabilité en URSS en 1956, il reste aujourd’hui méconnu en France, malgré une œuvre étonnante, mêlant le tragicomique à l’absurde, maniant la forme courte – poésie, théâtre et prose – dénonçant, par l’humour et le non-sens, la violence et la monstruosité de son temps.

© Serge Bloch

Lors d’un stage mené il y a deux ans au TGP, les metteurs en scène Lilo Baur, Jean-Yves Ruf et Jean Bellorini avaient choisi ces écrits. Les saynètes s’enchaînent, très physiques, rythmées, précises. On y voit des chutes, des exactions impunies, des vaudevilles tragiques. La musicalité de la langue, la truculence des personnages, les répétitions, les accélérés et les ralentis composent l’ensemble en une symphonie cruelle. Le groupe de sept comédiens – belle équipe aux caractères sensibles et rugueux – se jettent à corps perdu dans ce tourbillon de mots. Poètes prêts à en découdre et à combattre l’arbitraire par le rire.

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dit Harms

Daniil Harms est né le , décédé le 

 

Daniil Iouvatchev dit Harms, enfant.

entretenait une correspondance avec Tchekhov, mais également avec Volochine et Tolstoï,

 

Lettre de D. Harms avec son autoportrait

 

Grâce à lui, en URSS, les enfants ont lu ses traductions du livre illustré en vers de l’artiste et poète Wilhelm Bush, le recueil de poèmes humoristiques “Max & Moritz”, l’histoire de deux garnements insupportables et espiègles.

Max et Moritz (1865) du poète Wilhelm Bush

Daniil a également publié des œuvres composées en collaboration avec des collègues de l’atelier de création. Alors, en 1937, les “Histoires en images”. Les illustrations ont été dessinées par Nikolai Radlov, tandis que le texte lui-même a été écrit par Nina Gernet, Natalya Dilaktorskaya et Daniel Kharms. La biographie de l’auteur pendant longtemps était connue principalement pour ce livre.

Accusé d’activités anti-soviétiques, il est exilé à Koursk près de la frontière ukrainienne en 1931, où il a des problèmes de santé causés par une mauvaise alimentation et un manque de soins. Il est libéré en 1932,  puis il est arrêté en août 1941, afin d’échappé à la peine mort il se déclara fou et il est interné dans un asile psychiatrique, en pleine famine lors du blocus de la ville, où il meurt à 36 ans en 1942.

Photo d’écrou de Danniil Iouvatchev dit Harms.

Considéré comme un ennemi du régime stalinien, Harms ne peut publier de son vivant que deux textes, l’essentiel de son œuvre fut diffusée clandestinement. Il est réhabilité en 1960, mais longtemps, seules en 1962 ses poésies pour enfants sont republiées en URSS. Son œuvre est aujourd’hui appréciée en Russie. Elle a été traduite en français, allemand, anglais, italien, polonais, tchèque, et suédois.

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Théâtre Gérard Philipe, salle Roger Blin

59 boulevard Jules-Guesde 93200 Saint-Denis
Tarifs:23€, tarif réduit de 6 à 17€
Réservation: 01 48 13 70 00

 Métro : Saint-Denis – Basilique (13)

RER : Saint-Denis (ligne D1).
Transilien : Saint-Denis (ligne H).
Bus : arrêt Eglise – Théâtre Gérard Philippe (lignes 255, N44)
Tram : Théâtre Gérard Philippe (ligne 1)
Voiture : Depuis Paris : Porte de la Chapelle – Autoroute A1 – sortie n°2 Saint-Denis centre (Stade de France), suivre « Saint-Denis centre ». Contourner la Porte de Paris en prenant la file de gauche. Continuer tout droit puis suivre le fléchage « Théâtre Gérard Philipe » (emprunter le bd Marcel Sembat puis le bd Jules Guesde).